Le pays balte s’est retrouvé devant la Cour européenne de justice, mercredi, pour répondre face aux représentants de la Banque centrale européenne de la décision d’éloigner Ilmars Rimsevics qui a été détenu en février à la suite d’accusations de corruption et que les autorités lettonnes ont empêché de participer aux réunions de la BCE ou de poursuivre son travail de gouverneur. L’intéressé se dit innocent.
La Banque centrale européenne prétend que l’absence de Rimsevics porte atteinte à la réputation de la BCE, et peut-être aussi à son indépendance, sans compter la difficulté de prendre des décisions en l’absence d’un des pays membres. Elle affirme également que, n’ayant pas été convaincu d’un quelconque délit, le gouverneur letton est seul à pouvoir désigner un remplaçant pour ces réunions.
Rimsevics est accusé d’avoir sollicité un dessous-de-table de « 100.000 euros » au moins, mais l’enquête en est à sa phase initiale.
Du côté de la BCE, on conteste le pouvoir de la Lettonie de procéder au remplacement d’un gouverneur lors de ses réunions, fût-ce par un gouverneur par intérim qui assistait déjà aux réunions en compagnie de Rimsevics. Manière de souligner une nouvelle fois le refus de laisser le pouvoir politique – démocratiquement élu – intervenir sur le pouvoir des Banques centrales.