Belgique : la chasse au travail au noir menace les restaurateurs

Belgique chasse travail au noir menace restaurateurs
 
Alors que la Belgique s’apprête à mettre en place un système de caisses surveillées pour les hôteliers et restaurateurs belges afin de traquer le travail au noir, les associations professionnelles se rebiffent, assurant que le système actuel des charges tuera de nombreuses entreprises si elles doivent tout déclarer. 68.000 emplois seraient en jeu, ainsi que la disparition de produits artisanaux.
 
Les restaurateurs flamands du syndicat professionnel Horeca Vlaanderen ne voient que ces solutions : licencier, réduire les heures d’ouverture ou augmenter les prix. Aucune n’est bonne, aucune n’est au service de l’emploi.
 

Traque des caisses noires au restaurant

 
L’enregistrement des transactions est déjà de mise en Belgique mais les restaurateurs ne cachent pas qu’ils « débranchent » le système à l’occasion, ce qui ne sera plus possible avec les nouveaux modèles. En Flandres, il n’est pas de propriétaire de restaurant qui déclare les heures supplémentaire de ses cuisiniers, commis et serveurs. Impossible quand les journées font douze heures, que les charges sont plus importantes que dans les pays voisins – très voisins en ce qui concerne la petite Belgique – et que les prix des matières premières sont également plus élevés. Ne peuvent s’en tirer, à la limite, que les tout petits établissements familiaux où Monsieur cuisine, où Madame sert et où un étudiant assure la continuité.
 

L’électronique chasse le travail au noir

 
Un restaurateur de province – 40 couverts – paie le travail de son chef 2.700 euros net par mois, dont 1.200 euros en heures supplémentaires. Dans la restauration, on travaille nuit et jour… Avec les charges, cela fait une sortie de 5.200 euros par mois – vive le socialisme. Si rien n’était au noir, il en aurait pour 9.400 euros. Et il n’aurait pas commencé à payer le chef assistant, les serveurs et la femme de ménage. Ses charges salariales totales mensuelles s’élèvent à 20.000 euros. Une fois les engins de chasse au travail au noir installés, il en aura pour 35.000 euros.
 

Les restaurateurs menacés en Belgique

 
Pourra-il répercuter cette addition salée sur celle de ses clients ? Ils risquent de fuir : « Qui voudra payer 35 € pour un steack-frites ? La seule possibilité est de tricher. Faire livrer des plats sous vide dans un grand sac, au lieu de les préparer soi-même. »
 
La nouvelle réglementation pourrait aboutir à 50% de faillites supplémentaires par an dans le secteur, soit plus de 3.300. Les gens déjeuneront ou dîneront chez eux plutôt que d’aller au restaurant, et les fast-foods qui peuvent plus facilement échapper au contrôle. En même temps que le socialisme s’étend, la culture – et sur le plan gastronomique, la Belgique est bien plus riche qu’on ne l’imagine – disparaît petit à petit.