PEPLUM Ben-Hur ♥


 
Ben-Hur est à l’origine un des plus célèbres romans religieux chrétiens américains du XIXème siècle, encore très populaire durant la première partie du XXème siècle. Des aristocrates judéens du début du premier siècle, prospères et heureux, dans le cadre de la Judée occupée par l’Empire Romain, font face à une série d’épreuves terribles. Le héros Ben-Hur, malgré ou à cause d’une longue série de péripéties douloureuses, est rongé par la haine et la volonté de vengeance. Or, il se trouve par hasard, à Jérusalem, plusieurs fois, en contact avec les premiers Chrétiens, dont des familiers, et même brièvement, mais de façon particulièrement marquante, avec Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même. En France, les critiques officiels se sont donc fait un devoir de dénoncer une « bondieuserie ridicule ». L’esprit chrétien que l’on retrouve parfois dans ce Ben-Hur, dans la fidélité au roman d’origine, n’est pas, non, selon nous « ridicule ». Les hommes de Jérusalem à cette époque ont en effet eu le privilège infini de voir le Christ lors de son passage sur la Terre. Etre ému par les rencontres fortuites, en apparence, sans pour autant adhérer tout de suite au message d’Amour, paraît une attitude crédible. De même le pardon final accordé au traître, ennemi personnel, incompréhensible selon le monde païen d’hier ou d’aujourd’hui, appartient au cadre chrétien.
 

Ben-Hur distrait et peut émouvoir

 
Cet aspect chrétien, indiscutable, sympathique, n’élève pas pour autant ce Ben-Hur au rang de chef d’œuvre cinématographique. On peut à bon droit trouver la version précédente des années 1950 supérieure, et l’exercice de remake – refaire un film – un peu vain. Les deux scènes de gloire que l’on retrouve dans les deux films, la course de chars et le combat de galères, sont de factures comparables ; le problème est qu’il n’y a évidemment plus la surprise de la nouveauté dans la deuxième version. Le scénario, lui, diffère très significativement, ce qui est plutôt une bonne chose : le spectateur n’a le plus souvent pas l’impression de revoir le même film. Si le genre de péplum vise au spectacle avant tout, et non à la reconstitution archéologique en soi, la licence artistique est quand même poussée selon nous fort loin, trop loin. Le cheikh arabe, à la peau noire et la coiffure jamaïcaine, est en particulier ridicule d’anachronisme. Beaucoup d’autres erreurs, dont on ne fera pas ici la longue liste, peuvent agacer.
 
Malgré des faiblesses indiscutables, parfois pénibles, l’esprit chrétien de ce Ben-Hur peut malgré tout à l’occasion émouvoir. Le film dans son ensemble réussit aussi à distraire.
 

Hector JOVIEN

 
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