Thierry Breton est le type même du technocrate sûr de lui et buté sur son idéologie qui peut gâter les plus belles affaires : ainsi ce fils de famille passé par l’Ecole alsacienne et Supelec a-t-il coulé France Télécom voilà quelques années. Nommé commissaire européen ministre des finances puis commissaire européen au marché intérieur en raison de sa fidélité à ses maîtres mondialistes, il promène toujours la même morgue tranquille. Au micro de Jean-Jacques Bourdin, il a confirmé que les véhicules neufs à moteur thermique seraient interdits dans l’Union européenne malgré la protestation des entreprises, la désaffection des clients, l’absurdité du modèle économique, l’avantage donné à la Chine. Et il en a profité pour glisser que cette décision idéologique, qu’aucune objection ne saurait fléchir, avait été prise par le Parlement européen et ratifiée par le Conseil des ministres, seul décideur en droit. C’est intéressant, car on pense souvent que le parlement européen n’a qu’un rôle décoratif, que ce serait une sorte de boîte à phosphorer en rond sans aucune incidence concrète sur la politique. C’est faux. Sans doute bien des rapports et propositions du PE portent-elles la marque d’un intellectualisme révolutionnaire déconnecté des peuples, mais ils n’en ont pas moins des effets pratiques, dans l’ensemble fort nocifs, notamment dans le domaine qu’on dit sociétal, c’est-à-dire moral. C’est pourquoi il est important, comme le note Thierry Breton lui-même, de « bien voter » aux Européennes – mais pas dans le sens qu’il recommande.