La Bulgarie accuse la Russie et les ONG néo-marxistes de favoriser l’immigration clandestine

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Alors que la Bulgarie a rejoint la zone Schengen de libre circulation de l’UE en janvier dernier, ce pays limitrophe de la Turquie, aux avant-postes, donc, de la pression migratoire, estime que la Russie utilise ses espions pour aider et conseiller les migrants à entrer dans l’Union européenne et au Royaume-Uni. Et, une fois entrés, ce qu’ils doivent faire pour éviter l’expulsion. Il est remarquable que le ministre de l’Intérieur bulgare, Daniel Mitov, ait cité également des « groupes d’extrême gauche », « néo-marxistes » comme participant à cette entreprise de « submersion » de l’Europe.

Tant les « espions » de Poutine que ces activistes communistes – pour employer le terme juste – ont été accusés par le ministre de « collaborer avec les passeurs » à la frontière bulgare pour faciliter l’entrée des migrants et leur permettre ensuite de rejoindre d’autres pays de l’espace Schengen en profitant de l’absence de contrôles systématiques entre pays membres.

Daniel Mitov, rapporte le Telegraph de Londres, a en particulier menacé de prison et de lourdes amendes les « adolescents britanniques » qui ont rejoint ces « groupes néo-marxistes » pour aider les clandestins à passer en Bulgarie.

 

La Bulgarie, porte d’entrée de l’immigration clandestine dans l’UE

Prudent, le ministre a affirmé que certaines ONG aident « peut-être involontairement » la Russie et les passeurs : « Ce sont des groupes néo-marxistes qui tentent de justifier leurs actions par des constructions philosophiques ou idéologiques », selon Mitov, qui s’exprimait dans le Times. En des temps pas si anciens, on aurait parlé de « compagnons de route » – et non de « dupes », ce terme désignant alors ceux qui sans avoir aucune sympathie avec le communisme contribuait à son avancée en soutenant les thèmes du pacifisme ou des droits civiques.

Ce dernier concept, appliqué en particulier aux groupes ethniques ou aux migrants à travers l’« antiracisme », est cependant aussi largement utilisé que l’action des « compagnons de route », depuis des décennies, pour faciliter l’arrivée massive de migrants de culture différente de celle des pays chrétiens, avec les difficultés d’assimilation et le poids sur les services sociaux qui l’accompagnent, le tout sur fond d’interdiction de préférence nationale que la gauche impose.

Tout cela a des conséquences financières et des retombées pratiques qui fragilisent et divisent les pays d’accueil : une déstabilisation, en somme, qui profite des oppositions créées, autochtones contre immigrés, partisans de l’immigration massive et ceux qui s’y opposent politiquement… La dialectique marxiste est bel et bien d’actualité.

 

La Russie… et des groupes « néo-marxistes »

Daniel Mitov a résumé la situation actuelle qui correspond bien à ces schémas en affirmant :

« En gros, il s’agit d’accueillir tous les pauvres du monde et de leur permettre de s’établir ici, avec une liberté de circulation absolue, l’absence de frontières, etc.

« Malheureusement, nous sommes confrontés à des défis avec ces organisations non gouvernementales qui, peut-être sans le savoir, participent aux opérations de ces Etats hostiles et des réseaux criminels qui font passer illégalement des personnes sur le territoire de l’UE et du Royaume-Uni.

« Les flux migratoires illégaux sont un instrument utilisé par les régimes hostiles pour déstabiliser l’Union européenne et le Royaume-Uni.

« Ils visent à déstabiliser les systèmes de protection sociale. De plus, bien sûr… en faisant passer clandestinement des individus radicalisés, ils créent des problèmes de sécurité pour nous. »

Le ministre a ainsi pointé l’ONG No Name Kitchen qui œuvre « pour défendre la liberté de circulation » sur les routes migratoires des Balkans, de la Méditerranée et du Sahel, et Mission Wings, une organisation caritative basée en Bulgarie qui protège principalement les enfants. Celles-ci nient toutes deux avoir aidé les passeurs. « Nous accuser de coopérer avec des réseaux criminels de passeurs est absurde et offensant. Nous nous sommes toujours opposés publiquement au franchissement irrégulier des frontières, qui constitue un crime et présente de graves risques », a ainsi déclaré Mission Wings.

 

La Bulgarie insiste sur l’importance des murs

Que cela soit vrai ou faux, son action favorable aux immigrés clandestins eux-mêmes n’est pas neutre. L’association a encore affirmé : « Comme l’a déclaré la Commission européenne aux autorités bulgares, l’aide humanitaire n’est pas un crime et ne l’a jamais été. Nous restons attachés à l’action légale et à la protection des droits de l’homme aux frontières de l’Europe. » Aider son prochain, accueillir l’étranger en détresse sont en effet en soi de bonnes actions, mais elles ont été savamment détournées pour en faire des instruments politiques d’une subversion révolutionnaire. Et c’est en ce sens qu’elles peuvent déjà être en elles-mêmes alliées objectives de cette politique de « submersion » évoquée par Mitov.

Ce dernier a insisté : « » Il est temps de construire un foyer et de préserver nos libertés internes. Pas une forteresse, mais un foyer qui a besoin de murs. Chaque maison a besoin de murs. Ces murs doivent être solides et comporter des portes par lesquelles chaque invité peut entrer. »

Les accusations à l’encontre d’une Russie favorisant les vagues de migrants en Europe ne sont pas nouvelles. Selon des responsables italiens ou d’autres pays de l’UE comme l’Estonie ou la Finlande ou encore la Pologne, on retrouve l’empreinte russe sur bien des voies d’accès. Ce n’est sûrement pas pour rien.

 

Anne Dolhein