Le ministre de l’Intérieur de l’Estonie, Lauri Laanemets, accuse à son tour la Russie de favoriser l’entrée de migrants sans papiers, après que la Finlande a lancé une accusation similaire en début de semaine concernant de migrants sans papiers en provenance de pays comme le Yémen, l’Afghanistan, la Somalie et la Syrie.

Comme en Finlande, les clandestins seraient aidés et « encouragés » par les gardes-frontières russes. La station de radio publique estonienne ERR a ainsi indiqué que 75 migrants avaient tenté d’entrer en Estonie depuis la Russie par le point de passage de Narva depuis jeudi dernier. Aucun n’avait demandé l’asile et tous ont finalement été refoulés. Selon les autorités estoniennes, les gardes-frontières russes filmaient le moment où les migrants se voyaient refuser l’entrée, et les vidéos ont été diffusées par les médias russes.

La Russie accusée par l’Estonie de mener une attaque hybride en amenant des migrants à ses frontières

Selon un porte-parole du ministre de l’Intérieur Lauri Laanemets, les migrants se présentent à la frontière estonienne par petits groupes de 7 à 11 personnes « de manière orchestrée ». Il a ajouté que si « la pression migratoire exercée par la Russie s’intensifiait », l’Estonie fermerait ses postes-frontières.

« Il y a hélas de nombreux signes qui permettent de penser que les gardes-frontières russes, et possiblement d’autres agences, sont impliqués. Pour être tout à fait franc, la pression migratoire continue sur les frontières orientales de l’Europe constitue une opération d’attaque hybride », a fait dire le ministre par ce porte-parole.

La situation en Estonie ressemble à celle vécue par la Lettonie et la Lituanie à leurs frontières avec la Biélorussie, a-t-il ajouté.

Anne Dolhein