C8 exclue, L’Humanité subventionnée : l’Etat promeut la gauche

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En retirant sa fréquence TNT à la chaîne C8, l’ARCOM a voulu punir son propriétaire, Vincent Bolloré, de ne pas être de gauche, et, pour justifier ce coup de force, a reproché confusément à C8 d’être un média d’opinion, sans chercher si d’autres radios et télévisions ne méritaient pas le même reproche. C’est d’autant plus contradictoire que l’Etat promeut en même temps la presse d’opinion de gauche, notamment L’Humanité, qui est subventionnée de la manière la plus criante, mais aussi Alternatives économiques ou La Croix, qui aujourd’hui conserve bien peu de son catholicisme originel pour se placer résolument dans le camp de la gauche dite progressiste, tant sur le plan du socialisme que celui du changement sociétal.

 

L’Etat exclut C8 mais subventionne la presse d’opinion

Reinformation.tv s’est déjà étendu longuement sur l’acharnement dont l’ARCOM, organisme d’Etat, a fait preuve contre le groupe Bolloré, C8 et CNews, en raison même de son succès populaire. A cette preuve de l’aversion montrée par l’Etat non seulement aux convictions de la droite mais aux faits et à leur rappel qui peuvent nourrir ces convictions, examinons maintenant comment il soutient la presse de gauche. Rappelons que l’Etat dispense à des centaines de titres des aides directes et indirectes, pour leur modernisation, pour compenser la hausse du prix du papier, pour leur acheminement et leur diffusion. Il publie chaque année un décompte détaillé de ces aides. L’une d’entre elles dénommée « aide au pluralisme », d’un montant total de 22,7 millions. Elle est versée aux « publications d’information politique et générale à faibles ressources publicitaires ». C’est donc ouvertement que la presse d’opinion (que les publicitaires évitent car elle peut être « clivante ») se trouve subordonnée.

 

La presse subventionnée : plus de huit cents titres

En 2023 par exemple, l’Etat, par le biais de cette aide au pluralisme a soutenu 7 quotidiens nationaux comme L’Humanité, Libération et La Croix, pour un montant de 10,4 millions d’euros, et des magazines tels Politis, Le Pèlerin pour 4 millions. Les titres ainsi aidés bénéficient aussi des autres aides, directes ou indirectes, dont bénéficie le commun des 800 titres que l’Etat aide. En cumulant toutes les aides et en divisant par le nombre d’exemplaires vendus, le tableau fournit un indicateur intéressant. Sur 809 titres aidés, seuls trois reçoivent plus de cinquante centimes par exemplaire, Aujourd’hui en France (Le Parisien), L’Humanité et Alternatives économiques. Aujourd’hui en France, propriété de Bernard Arnault qui a déjà épongé par deux fois plusieurs de dizaines de millions de pertes, ne reçoit bien sûr aucune aide au pluralisme, n’étant pas un journal d’opinion et recevant beaucoup de publicité. Les deux autres sont d’extrême gauche.

 

L’Humanité toujours plus subventionnée à mesure qu’elle est moins lue

Le cas de L’Humanité est caricatural car elle est toujours plus subventionnée à mesure que sa diffusion baisse. En 2021, l’Etat la subventionnait à hauteur de 50 centimes par exemplaire, en 2023, la subvention est passée à 68,9 centimes par exemplaire (coût total pour le contribuable : 6,6 millions d’euros, dont la moitié pour l’aide au pluralisme, ce qui est assez cocasse quand on connaît le pluralisme communiste). Le quotidien, qui fut de 1936 à 1953 le journal officiel du stalinisme (voir sa Une à la mort du Guide) et titrait encore lors de l’invasion de la Hongrie par l’armée rouge en 1956 : « Budapest retrouve le sourire », diffusa jusqu’à 400.000 exemplaires. Il a mis un peu d’eau dans son vin, bien qu’il ait encore mené de vigoureuses campagnes de calomnie contre Alexandre Soljenitsyne dans les années 70, il n’est plus depuis 1994 « l’organe central du PCF » mais le parti communiste demeure son éditeur, et son directeur est un sénateur communiste, Fabien Gay.

 

La gauche d’affaires, la gauche de culture, la gauche d’Etat

Sa diffusion payée, tombée à 46.000 en 2011, est aujourd’hui de 36.000, malgré tous ses plans de relance. En 2001, par exemple, pour sauver L’Humanité, Lagardère, TF1 et les Caisses d’Epargne étaient entrés au capital d’une entreprise structurellement déficitaire. Sous quel prétexte ? Il a vendu son siège à Saint Denis sans pour cela apurer ses comptes. Des souscriptions exceptionnelles répétées ne l’ont pas renfloué. Des chanteurs ont donné leurs chansons pour un CD vendu comme numéro spécial pour aider L’Humanité en 2009, parmi lesquels Renaud, Noir Désir, Bernard Lavilliers, Jacques Higelin et Georges Moustaki. En 2013, Jean Marc Ayrault, premier ministre de François Hollande annule le capital et les intérêts d’un emprunt de 4.100.000 euros contracté par L’Humanité en 2002 et qu’elle était incapable de rembourser.

 

L’Humanité condamnée et faillie mais subventionnée

En 2019, L’Humanité se déclarait en cessation de paiement et se trouvait placé en redressement judiciaire par le tribunal de Bobigny avec un plan de continuation de six mois renouvelable. Les créanciers publics et privés du journal décidaient alors de renoncer aux trois quarts de leur créance, le tribunal ayant décidé que L’Humanité était « sortie de sa mauvaise passe », malgré l’évidence du contraire. On notera aussi qu’en octobre 2019, L’Humanité a été condamnée à 75.000 euros d’amende pour « abus de confiance », « recel » et complicité de détournements de fonds au détriment du comité d’entreprise de l’EDF, la CCAS – qui avait acheté en masse des exemplaires de L’Humanité dans les années 90 pour soutenir le titre. L’Humanité sans lecteur survit donc par la volonté de l’Etat et grâce à un réseau douteux où la finance, la justice et la « culture » prennent leur part. Un système de gauche qui se tient les coudes. Un système qui banque aussi pour Alternatives économiques, encore plus subventionnée que L’Humanité (77 centimes par exemplaire), brûlot altermondialiste, hyperfiscaliste, antinucléaire, professionnel de « l’antifascisme ». L’Etat promeut la presse de gauche avec nos impôts.

 

Pauline Mille