La Centrafrique adopte une nouvelle Constitution

Centrafrique adopte Constitution
Centrafrique: « oui » au référendum constitutionnel.

 
Les Centrafricains ont approuvé à 93 % une nouvelle Constitution à l’occasion d’un referendum qui s’est tenu les 13 et 14 décembre, mais dont les résultats provisoires n’ont été annoncés que lundi soir du fait de la mauvaise tenue des documents électoraux. La nouvelle Constitution adoptée par la Centrafrique est censé constituer une première étape vers la mise en place d’élections qui devraient permettre, espèrent les Centrafricains, de sortir leur pays du cycle de violences dans lequel il est actuellement pris.
 
Selon les résultats annoncés lundi par l’Autorité nationale des élections (ANE), le oui a obtenu 93 % des suffrages et le non 7 %, sachant que, sur 1.954.433 électeurs inscrits, les suffrages valablement exprimés ont été de 741.056, soit un taux de participation global de 38 % sur l’ensemble du pays, a précisé Marie Madeleine N’kouet Hoornaert, présidente de l’ANE.
 

Les Centrafricains adoptent une nouvelle Constitution

 
Ces résultats constituaient une sorte de test à la veille des élections présidentielle et législatives qui doivent se tenir dimanche prochain, afin de clore une période de transition qui n’a pas su sortir le pays des affrontements intercommunautaires l’agitent depuis trois ans.
 
La nouvelle Constitution prévoit notamment la proclamation d’une 6e République, la limitation du mandat présidentiel à deux exercices, la formation d’une Haute cour de justice, et des dispositifs de lutte contre la corruption et les bandes armées.
 
Pour être clair, le scrutin, outre les difficultés pratiques liées au matériel électoral, n’en a pas moins été émaillé d’incidents violents orchestrés par les opposants au processus électoral tant à Bangui, la capitale de la République centrafricaine, que dans le reste du pays. Les divers dirigeants de cette opposition, tant du côté de l’ancienne rébellion musulmane Séléka que de celui des milices anti-balaka, chrétiennes et animistes, ont été exclus d’emblée de la course à la présidentielle.
 

La démocratie suffira-t-elle à sortir la Centrafrique de l’ornière ?

 
Paris, qui avait participé à l’éviction du pouvoir Séléka l’année dernière, après que celui-ci ait renversé le président François Bozizé l’année précédente, suit les événements électoraux de près.
 
Rien ne prouve, cependant, que les élections de dimanche prochain amèneront enfin la paix à ce pays dont la pauvreté s’intensifie chaque jour du fait de la violence. Les opposants au processus démocratique ne semblent pas vouloir en rester là, et le nouveau pouvoir, quel qu’il soit, n’aura sans doute pas les moyens de s’imposer, sauf à compter sur des moyens extérieurs. Mais à Paris on ne semble pas encore avoir compris, malgré certains printemps sanglants, que la démocratie n’était pas une baguette magique…
 

François le Luc