Cérémonie de la flamme olympique : l’humanisme païen à l’œuvre

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La flamme olympique a été allumée pour la première fois en 1936 à Olympie.

 
Au cours d’une cérémonie renouvelée de l’antique, où l’humanisme païen s’est manifesté par des danses en costume et une grande prière à Apollon, la flamme olympique et le rameau d’olivier ont quitté Olympie pour Rio et les jeux de 2016, via Athènes. Un grand péplum mondialiste pour la paix et l’amitié entre les peuples.
 
C’est parti. La torche que des milliers de relayeurs vont porter à Rio de Janeiro où la flamme olympique doit illuminer les trente et unièmes jeux d’été en 2016 a été allumée à Olympie mardi. L’actrice Katherina Lechou l’a plongée dans une vasque où brûlait un grand feu puis l’a transmise au premier coureur, le champion de gymnastique grec Elephterios Petrounias, avec en prime un rameau d’olivier. Elle était censée jouer les grandes prêtresses antiques, accompagnée d’acolytes tout aussi jolies qu’elle, vêtues de longues tuniques plissées d’un bleu plus léger que le ciel d’avril ; on se serait crue dans un péplum italien des années soixante ou une réclame pour marque de lessive.
 

L’humanisme et sa rhétorique ont fleuri la cérémonie

 
La cérémonie n’en était pas moins fort sérieuse et même protocolaire puisqu’y assistaient le président de la république hellénique, Prokopos Pavlopoulos en personne, le président du comité olympique Thomas Bach, et une importante délégation brésilienne. Dilma Rousslef, empêchée, s’était fait représenter par le président du collectif Rio 2016, Carlos Nuzman. La paix dans le monde par la jeunesse, l’amitié et le sport servit de thème commun aux orateurs. Le maire de l’ancienne Olympie, Efthymios Kotzias, ne craignit pas d’affirmer que :
 
« Aujourd’hui, plus que jamais, à une époque où les guerres continuent à laisser des gens sans patrie et des athlètes sans drapeau, le message olympique pour la paix et la fraternité est plein de substance. »
 
Et d’appeler les hommes et les femmes du monde entier à « laisser de côté leurs querelles et leurs controverses « pour admirer une flamme olympique que n’ont « pas éteinte les difficultés de l’histoire ». Quant à Thomas Bach, il a carrément appelé à « changer le monde tous ensemble ». Le service de presse a fait savoir qu’il y aurait un réfugié syrien (chrétien, musulman ou païen, cela n’a pas été précisé) parmi les porteurs de la flamme olympique.
 

La flamme olympique au cœur d’un spectacle païen

 
Le ridicule est un profond subterfuge. Derrière ces momeries, discours de préau et cérémonie de carton-pâte, que l’on a tendance à regarder avec condescendance, et qui servent ainsi de leurre, se cache une intention forte et suivie. Elle est simplement de faire communier le monde entier dans l’humanisme païen. Le sport est un puissant appas pour attirer les âmes simples, jeunes ou moins jeunes, et le public regarde la cérémonie de la flamme olympique comme il regardait jadis les opérettes et naguère les festivals pop.
 
Les familiers du monde païen et de ses mythologies auront noté sans peine qu’Olympie était le sanctuaire de Zeus et de son épouse Héra, en français issu du latin Jupiter et Junon, et se seront donc étonné que la prière prononcée avec pompe par l’acteur Yannis Stankoglou devant la flamme olympique soit dédiée à… Apollon, que les Grecs antiques célébraient plus volontiers à Delphes. Apollon décrit pour l’occasion comme le dieu du soleil et de « l’idée de lumière ». Pourquoi « idée de lumière » et non tout simplement lumière ? Pour bien montrer la parenté avec les Lumières, l’illumination progressive et progressiste censée faire passer le monde des ténèbres à la lumière, selon l’expression choisie naguère par Jack Lang. Le choix et la rédaction du poème écrit pour l’occasion, Lumière d’Olympie, est une manifestation sans cérémonie ni mystère de l’humanisme païen qui entend irriguer le monde, notamment par le sport et les jeux d’été de Rio. La flamme olympique guidera ses progrès.
 

Pauline Mille