Attention : ils ne se dédisent pas. Ils y vont sur la pointe des pieds. Mais voilà : l’information est de taille – les modèles climatiques qui annoncent réchauffement et changement sont erronés, et il n’y a plus péril en la demeure comme on pouvait le penser dans les milieux les plus alarmistes. De nouvelles recherches britanniques affirment que le monde est moins pollué et se réchauffe moins vite que ne l’annonçaient les prédictions d’il y a 10 ans. Et ce sont notamment les modèles utilisés par la COP 21 en vue de faire adopter l’Accord de Paris qui sont en cause.
L’information est intéressante parce qu’elle émane d’une équipe qui n’a rien de climatosceptique. Au contraire, les recherches menées notamment par le professeur Myles Allen d’Oxford partent du principe qu’il est urgent de se mobiliser pour réduire les émissions de CO2, et pour les équipes participantes, le réchauffement d’origine anthropique ne fait pas de doute.
Selon leur rapport publié par Nature Geoscience, les modèles utilisés ont surestimé le réchauffement de manière significative et s’ils étaient exacts, la Terre serait plus chaude aujourd’hui de 1,3 ° par rapport à la moyenne du milieu du XIXe siècle. Les observations les plus récentes montrent un réchauffement de 0,9 à 1 degré tout au plus.
Réchauffement : l’heure de reconnaître que les modèles sont erronés
Cela étant posé, le monde pourrait donc continuer d’émettre un son niveau actuel pendant une vingtaine d’années encore avant de dépasser le réchauffement de 1,5 ° par rapport au niveau pré-industriel, cible fixée par la COP 21 – contre trois ou cinq ans comme l’annoncent les prédictions actuelles.
Mais qu’est-ce qui leur prend ? Pourquoi des scientifiques font-ils machine arrière, allant jusqu’à dire que le retrait de Donald Trump de l’Accord de Paris, s’il se confirme, « n’est pas une grosse affaire » ? Pourquoi promettent-ils que si la pollution monte d’ici à 2030, puis se remet à tomber, il y a 66 % de chances pour que les températures globales moyennes n’augmentent pas de plus de 1,5 ° ?
Notons en effet que ces scientifiques croient dur comme fer que c’est l’homme qui fait la pluie et le beau temps, et qu’ils n’invoquent aucun des arguments sceptiques que le sérail réchauffiste refuse même d’entendre.
Eh bien, m’est avis qu’ils ne veulent pas désespérer Billancourt… Ou en d’autres termes, faire pièce à l’idée que rien ne sert à rien puisque de toute façon il est trop tard – ce serait le pire des démobilisateurs. C’est un bon point qui est délivré pour maintenir les élèves modèles sur le bon chemin. Oui, les nations doivent réduire leurs émissions carbone, mais elles peuvent prendre un peu plus de temps, et d’ailleurs cela donne l’occasion de saluer la coqueluche du moment, la Chine.
Le changement climatique change selon les jours…
En effet, le rapport ne désigne pas seulement les erreurs de modélisation, mais salue également les efforts déjà accomplis grâce à la « révolution » inattendue, selon lui, dans le domaine des énergies renouvelables d’un prix accessible, et la stabilisation des émissions, particulièrement en Chine. On reste un peu perplexe : la Chine est largement en tête des émissions de CO2 et celles-ci n’ont cessé d’augmenter dans l’Empire du Milieu, et son plan de construction de centrales charbon indique qu’elle entend rester sur ce chemin pendant que le monde « riche » se met en quatre pour réduire son industrialisation et contenir ses émissions.
Le rapport tire argument du fait que la Chine a acquis plus de 100 GW de cellules solaires, dont 25 % au cours des six derniers mois (comme si leur fabrication ne créait pas à son tour des émissions de dioxyde de carbone !), et se réjouit du fait que les parcs éoliens maritimes, au Royaume-Uni notamment, coûtent moins cher que prévu. En deux mots : il faut continuer de faire ce que l’on fait dans le cadre de la lutte contre le CO2.
Dans le même temps exactement, parce qu’il ne faudrait pas se reposer sur ses lauriers, on apprend que selon l’Office météorologique britannique le ralentissement du réchauffement – enfin reconnu alors qu’on n’en annonce la fin – constaté entre 1999 et 2014 est dû à un cycle naturel du Pacifique qui a connu une circulation de courants accélérée. Cycle qui est arrivé à sa fin, toujours selon le Met Office. Ça va chauffer de plus belle.
C’est intéressant, finalement. Il y a peu, on nous expliquait encore que cette « pause » était le résultat de nouveaux modes de calcul qui aboutissaient à faire croire à une stagnation des températures alors qu’elles ne cessent de monter – voyez « les années les plus chaudes » qui se succèdent avec une régularité de métronome.
Mais le climat, c’est affaire de politique. Et comme dans l’art contemporain, c’est le discours qui compte.