Le chaos causé à Heathrow par une panne de courant, vendredi, à la suite d’une explosion et d’un incendie dans la sous-station électrique de Hayes dans la banlieue ouest de Londres suscite de multiples questions, alors que le plus gros aéroport d’Europe a été contraint de fermer, au grand dam de ses 230.000 voyageurs quotidiens habituels. Une fermeture avec des répercussions en domino, du fait de plus de 1.300 vols annulés ou détournés… Mais l’une des interrogations les plus significatives concerne le rôle de la course au « net zéro » dans cet incident sans précédent : il se trouve en effet que Heathrow disposait bien, jadis, d’un générateur de secours au diesel, mais celui-ci a été remplacé avec une chaudière à « biomasse », bien plus acceptable du point de vue des gourous du réchauffement. Mais comme tant de « trucs » de gourous, à commencer par les lessives écolo-compatibles qui n’enlèvent plus les taches, elle n’était pas à la hauteur.
Heathrow a choisi une chaudière à pellets pour arriver au « net zéro »
Richard Tice, leader délégué de Reform UK, a rapidement contacté les médias pour affirmer qu’un expert de l’industrie lui avait certifié que le centre d’énergie T2 de Heathrow, inauguré en 2012, assure le chauffage des terminaux 2 et 5 au moyen d’une chaudière à pellets, où l’on brûle chaque année 25.000 tonnes de bois en provenance de forêts « durables » situées au Royaume-Uni. Il paraît que c’est bon pour l’environnement.
Mais alors que le générateur diesel qui l’a précédée était capable de prendre le relais en cas de panne de courant, la chaudière à pellets avait besoin d’être alimentée par l’électricité du réseau habituel – qui précisément ne fonctionnait plus – ne pouvant tourner de manière indépendante.
Aussitôt, des sources contactées à Heathrow ont balayé l’idée qu’un système à « énergie fossile » aurait pu maintenir le courant à l’aéroport. Mais l’excuse, si elle est vraie, souligne une nouvelle fois la vulnérabilité des infrastructures essentielles où rien n’est prévu pour assurer la continuité en cas de panne d’un système d’acheminement du courant.
Richard Tice n’est de toute façon pas convaincu. « Pratiquement, leur système de secours a complètement échoué à remplir sa fonction essentielle dès la première fois où il a été sollicité. Cela dépasse l’entendement… Pourquoi Heathrow a-t-il choisi de se taire à ce sujet ? Serait-on gêné parce qu’il y a quelque chose à cacher ? Est-ce parce que leur système net zéro a raté à la première occasion, et qu’ils n’osent pas l’avouer ? », a-t-il déclaré au Telegraph de Londres.
Le chaos à Heathrow était prévisible
On a découvert à la même occasion que Heathrow s’alimente en électricité uniquement à partir du réseau local, sans même disposer d’un lien direct vers le réseau national de manière à pouvoir contourner la sous-station endommagée en reroutant le courant. Et si la sous-station de Hayes possédait bien un générateur de secours, selon le ministre britannique de l’Energie, Ed « Net Zero » Miliband, cet engin a lui-même été frappé par l’incendie « catastrophique » qui l’a frappée.
Sachant que même une très brève interruption du courant électrique peut perturber le fonctionnement d’un aéroport pendant plusieurs heures, selon UK Power Networks Services, on se demande ce qu’il en sera lorsque réseau britannique dépendra encore davantage sur les sources « fatales » que sont l’éolien et le photovoltaïque, qui ne produisent rien lorsque la lumière du soleil fait défaut ou que le vent est trop faible… ou trop fort.
Cette fois, on a pu limiter les dégâts puisque Heathrow a rouvert ses portes dès le lendemain de l’incident et que le trafic est redevenu normal.
Mais à l’heure où tout, ou quasi, dépend de l’énergie électrique, au moins sous l’angle informatique, il va bien falloir envisager des catastrophes moins bénignes.