Six ans pour sauver le monde : le roi Charles et le maire de Londres inaugurent l’Horloge nationale du climat

Charles Horloge climat Six
 

Six ans. Il nous reste exactement « six ans » pour atteindre l’objectif de limitation du « réchauffement global » à 1,5° C par rapport aux niveaux préindustriel. Pardon : à l’heure où le roi Charles et le maire de Londres, Sadiq Khan inauguraient l’Horloge nationale du climat (National Climate Clock) au Guildhall, belle bâtisse du XVe siècle qui a longtemps servi comme hôtel de ville, le décompte affichait « 6 années, 24 jours, 1 heure, 18 minutes et 39 secondes ». Une précision clinique pour un message de peur qui se multipliera à travers le Royaume-Uni, car en actionnant le poussoir qui a déclenché l’image de l’horloge sur un écran géant, le roi Charles faisait démarrer 150 écrans similaires dans l’ensemble du pays.

Le décompte correspond au « budget carbone » estimé dans le cadre des Accords de Paris de la COP 21 : à la date de péremption fatidique, tout aura été consommé et l’homme ne sera plus en mesure d’inverser la marche du réchauffement, ni d’éviter ses conséquences catastrophiques.

En parallèle, l’horloge affiche la part des « énergies renouvelables » dans le mix énergétique global, estimée à 13,637157 %, là encore avec une étonnante précision dont on se demande ce qu’elle peut bien vouloir dire, alors qu’une bonne part des « renouvelables » repose sur des sources par définition intermittentes, le vent et le soleil.

 

L’extrême précision de l’Horloge nationale du climat

Le roi Charles – connu par ailleurs pour sa promotion du Great Reset, la grande réinitialisation – est ce qu’on appelle un écologiste radical : il donnait déjà une conférence de presse dans le delta de l’Amazone sur le Royal Yacht Britannia lors du Sommet de la Terre à Rio en 1992 qui marqua le début de la globalisation visible de la réponse au « changement climatique » ; il a publiquement plaidé pour le contrôle de la population, notamment en Afrique. On lui doit aussi l’exhortation à trouver l’équilibre entre « l’attitude traditionnelle quant au caractère sacré de la vie » et les enseignements religieux qui enjoignent aux êtres humains de « se maintenir à l’intérieur des limites de la bienveillance et de la générosité de la nature ».

S’exprimant en 2010 au Centre d’études islamiques de l’université d’Oxford, Charles avait longuement évoqué sa propre étude du Coran qui enseigne à ceux qui le suivent qu’il « n’y a pas de séparation entre l’Homme et la Nature, précisément parce qu’il n’y a pas de séparation entre le monde naturel et Dieu ». Le Coran « offre une vision totalement intégrée de l’univers, où la religion et la science, l’esprit et la matière font tous partie d’un même ensemble vivant et conscient ».

Ce panthéisme totalement assumé est ce qui sous-tend l’utilisation de l’écologie, et les peurs des hommes, pour sacraliser « la planète » et justifier toute mesure pour la « protéger », en donnant une valeur prophétique aux modèles mathématiques qui affirment l’existence d’un réchauffement climatique, la responsabilité humaine à son égard et les conséquences apocalyptiques à attendre si l’humanité n’en tient pas compte.

 

Six ans pour sauver la planète – mais le roi Charles recule les échéances en fonction de l’actualité

Face à ces discours, il faut tout de même rappeler à quel point les prédictions des alarmistes de la surpopulation ou du réchauffement se sont révélées fausses au fil des ans.

Le magazine Life annonçait ainsi en 1970 qu’en 1980, la population urbaine serait obligée de porter des masques à cause de la pollution ; cinq ans plus tard, l’ensoleillement de la planète serait réduit de moitié en raison de cette même pollution atmosphérique. Raté.

La famine généralisée devait frapper l’Inde dès 1975, et s’étendre jusqu’à la Chine, au Proche Orient et à l’Afrique en 1990 ; l’Amérique latine serait touchée dès l’an 2000, affirmait la même année, dans le sillage des tenants de l’existence d’une bombe démographique (la célèbre Population Bomb de Paul Ehrlich), l’universitaire Peter Gunter de North Texas State University. Dans les faits, la quantité de nourriture disponible par tête a augmenté plus vite que la croissance de la population.

En 1989, un responsable de l’ONU annonçait la disparation de nations entières si le « réchauffement n’était pas inversé avant l’an 2000 », tandis qu’en 2009, Al Gore avançait un risque de « 75 % » de voir disparaître les calottes polaires pendant les mois d’été à l’horizon 2017.

Au début des années 2000, il était courant d’entendre dire qu’en quelques années à peine, les enfants sous les latitudes tempérées ne connaîtraient pas la neige. Mais les épisodes de fort enneigement, notamment aux Etats-Unis, se sont multipliés et la tendance dans l’ensemble de l’hémisphère nord est en réalité à la hausse depuis 1967. Aujourd’hui les alarmistes en sont à dire que l’augmentation de l’enneigement est une « conséquence attendue du changement climatique ». Pas par tous, et seulement lorsqu’on a constaté qu’elle avait lieu, pourrait-on ajouter…

 

Le roi Charles, faux prophète du climat

Le prince Charles, désormais roi couronné, souffre des mêmes sautes d’humeur climatique. Sa date butoir actuelle nous mène à juillet 2029. Mais en 2017, nous vivions dans la quiétude une de ces échéances qu’il aime à reculer : en 2009, 100 mois plus tôt, il ne donnait que ce laps de temps très précisément calculé avant de voir la planète vivre « un collapsus climatique irréversible ». Il était alors au Brésil et évoquait « les horreurs inimaginables que cela entraînerait ».

Son Altesse Royale est trop modeste. Tout montre au contraire qu’il a une imagination exceptionnellement fertile, dès lors qu’il s’agit de promouvoir son idéologie.

 

Jeanne Smits