C’est le nombre de ménages supplémentaires en France depuis 1990 selon l’INSEE, l’Institut national de la statistique et des études économiques. Surprenant quand on se rappelle que, selon le même INSEE, la courbe des naissances et des mariages est en baisse. La nuptialité ne cesse de tomber depuis 1972 (417.000 mariages), elle était encore en 1990 nettement supérieure à 250.000 par an, elle était de 220.000 en moyenne ces dernières années. Quant au nombre de naissances, il n’a « jamais été aussi bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale » selon notre confrère Le Monde, et tous les indicateurs sont en baisse. Le nombre de naissances était de 762.400 en 1990 avec un taux de natalité de 13,4, il a été de 621.691 en 2023 malgré une population nettement plus importante, avec un taux de natalité inférieur à dix. L’augmentation massive du nombre de ménages tient à trois facteurs : l’inertie de la démographie (beaucoup de ménages de vieux), l’immigration, et enfin la solitude. La manière de vivre des habitants de la France, avec la multiplication des familles monoparentales et des célibataires, fait que la taille des ménages se réduisant pendant que la population augmente encore : le nombre de ménages augmente fatalement. Dans le langage de l’INSEE, « l’évolution des modes de cohabitation » devient le « principal facteur de la hausse du nombre de ménages entre 2018 et 2050 ».