De Schengen au changement climatique : les chiffres et la propagande de Lyssenko

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Selon une étude menée à l’université de Reading, le changement climatique affecterait les vents au-dessus de l’Atlantique de sorte que les vols d’avions seraient plus longs et plus chers. La semaine dernière des experts liés au premier ministre affirmaient que la suppression de l’espace Schengen coûterait dix milliards par an à la France. La propagande politique cherche aujourd’hui l’appui de la science, à la manière du tristement célèbre généticien soviétique Lyssenko.
 
Paul Williams, l’auteur de l’étude de l’université de Reading publiée dans le journal Environmental Research Letters, est péremptoire : « Nous avons de bonnes raisons de penser que le « jet stream » est en train de s’accélérer ». Ce courant d’air qui souffle au-dessus de l’Atlantique d’ouest en est, freinerait, selon ses calculs, plus fort les avions qui vont vers l’Amérique qu’il ne les pousserait ceux qui vont vers l’Europe, et cette augmentation du vent se traduirait par un allongement du temps de trajet, donc un renchérissement des coûts pour les compagnies, des prix pour les usagers, et une augmentation de l’émission des gaz à effet de serre… Presque une catastrophe mondiale ! Mais l’allongement du temps de trajet serait de l’ordre de cinq minutes. Et surtout, à condition que la quantité de dioxyde de carbone rejetée dans l’atmosphère double, « ce qui est susceptible d’être le cas dans les décennies à venir ». Ces prévisions ne sont pas sans rappeler l’étude menée par une fédération d’entreprises de travaux publics, qui mettait en exergue le nombre de virages à droite plus important que celui de virages à gauche et de montées supérieur à celui de descentes – avec des incidences sur le trafic routier, la consommation de carburant et l’usure des voitures non négligeables. L’étude avait été publiée un 1er avril.
 

Marx et Lyssenko pères de la propagande scientifique

 
Dans un seul article s’articulent le vague, les conjectures arbitraires, et les calculs que personne n’a vu ni ne peut vérifier. En fait il s’agit de pure propagande idéologique (le changement climatique existe, et c’est un mal), déguisée en information scientifique (elle vient d’une université anglo-saxonne) : le modèle en a été fourni en URSS par Trofim Lyssenko, inventeur de la « biologie de classe » et contempteur de la « génétique réactionnaire » de Gregor Mendel. Sa vérité scientifique fut la seule admise dans tous les partis communistes du monde pendant trente ans et il fut déclaré héros de l’Union soviétique par Staline. Et si l’on remonte plus haut, Marx fut sinon l’inventeur du procédé, du moins son vulgarisateur de masse : il a imposé ses opinions (dont plusieurs sont intéressantes) comme un dogme en les faisant passer pour un « matérialisme scientifique ». L’effacité d’une propagande idéologique et politique repose sur l’autorité que lui donne la « science ».
 

Le merveilleux pouvoir des chiffres

 
La méthode est aujourd’hui universellement utilisée par les gens au pouvoir et qui détiennent les moyens de vulgarisation d’aspect « sérieux ». Il leur suffit d’affirmer une chose avec aplomb, en l’assortissant d’une vague argumentation d’aspect rationnelle et de quelques chiffres. Ainsi la semaine dernière l’institut France Stratégie, qui nourrit la communication de Manuel Valls, a-t-il répandu dans les médias l’assertion que l’abandon de l’espace Schengen coûterait dix milliards par an au pays. Les chercheurs de France stratégie ont même ventilé vite fait ces manques à gagner : 38 % viendraient des travailleurs frontaliers, le reste par une baisse du tourisme et surtout, à terme, par un ralentissement des échanges. C’est sûrement vrai, puisqu’ils le disent et donnent les chiffres !
 

Cologne, Schengen, changement climatique : la tyrannie médiatique

 
On mesure ici l’extraordinaire puissance de persuasion des médias, qui tient à leur homogénéité : personne, sinon la réinfosphère, ne leur porte la contradiction. Leur propagande est tenue pour vérité dans l’exacte mesure où elle est répétée sans critique. Ainsi des sondages biaisés à l’origine par la façon dont sont posées les questions et interprétés en fonction des intentions de ceux qui les commanditent sont-ils présentés comme une photographie sincère de la réalité. De même des séries statistiques choisies permettent-elles toutes les manipulations. Et ce qui est vrai de l’affirmation gratuite habillée en information scientifique l’est aussi du mensonge par omission. Cela s’est manifesté de façon spectaculaire dans l’affaire de Cologne, où la police, le pouvoir politique et les médias ont d’abord divisé les chiffres par cent. Et c’est pratiqué en grand et systématiquement en France par l’INSEE, qui, en refusant la publication de statistiques ethniques et religieuses, fait disparaître, à la manière de Staline, l’image de la réalité sociale de notre pays. Lyssenko serait fier de notre outil statistiques et de la façon dont des « chercheurs » qui jouissent d’une image incontestée de sérieux contribuent à un vaste mensonge idéologique.
 
D’une manière générale, qu’il s’agisse de changement climatique, de migrants ou de l’espace Schengen, quand la propagande mondialiste des élites au pouvoir se heurte à une réalité qui s’impose de façon évidente aux populations, elle a recours à l’autorité de la science par le biais de chiffres manipulés.
 

Pauline Mille