La plupart des chrétiens disent qu’au Royaume-Uni, leur foi est marginalisée

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Très exactement, 93 % des chrétiens disent que leur foi est « marginalisée » dans la société britannique. Marginalisée, c’est-à-dire amoindrie, reléguée et même attaquée. On n’a jamais autant respecté la foi des minorités et fustigé les religions (encore) majoritaires. Les arguments sont évacués, le débat inutile. Quoi de plus étonnant dans un pays qui voit l’effondrement de la pratique religieuse, au profit des « sans-religion » et des athées (sans parler des musulmans) ?! Et puis, comme le montre un tout récent sondage au Royaume-Uni, Jésus était un « extrémiste », c’est bien connu…
 

« Vous ne pouvez pas avoir un débat honnête »

 
Le sondage mené par « Premier Christian Communications », auprès de plus de 12.000 « chrétiens ordinaires », révèle une double face de ces fidèles pour une bonne majorité anglicans.
 
Sans qu’ils manquent de confiance en eux ou dans leur église, 93 % d’entre eux pensent effectivement que « le christianisme est marginalisé ». Et 80 % estiment qu’on n’accorde pas à leur foi autant de respect qu’aux autres religions. 67 % considèrent comme inacceptable dans la société le fait de partager leur foi avec les autres. Et 70 % des jeunes âgés de 15 à 19 ans ont cité des expériences négatives relatives à des préjugés d’autrui.
 
« En partie en raison de l’analphabétisme [et] en partie à cause de ceux qui ont des convictions très différentes, il se peut qu’on entre dans une période où le débat est clos – où vous ne pouvez pas avoir un débat honnête, où vous devez accepter de le différer », a déclaré le chef d’un groupe de lobbying chrétien.
 

Les chrétiens marginalisés n’ont pas d’espace public pour leur foi

 
La société ultra-démocratique à l’européenne serait-elle moins libérale à l’égard de certains ? Il faut un sondage pour révéler une évidence. Comme le fait remarquer le directeur général de « Premier Christian Radio », « ce n’est pas le clergé qui parle, ni une théorie académique, ni les politiciens… ce sont des chrétiens ordinaires qui sentent qu’il devient beaucoup plus difficile de vivre en tant que personne de foi au Royaume-Uni ».
 
Un sentiment partagé par ces jeunes anglicans, baptistes et catholiques, âgés entre 11 et 19 ans, qu’une étude interrogeait au début de l’année 2016 (d’après le site« liberte-religieuse.org ») : ils évoquaient des insultes, de l’intimidation et des questionnements agressifs sur leur foi par leurs pairs non chrétiens. Une nouvelle fois, disaient-ils, « Il est plus acceptable de critiquer le christianisme que les autres religions ».
 

Les sans-religion désormais majoritaires au Royaume-Uni ?

 
Et cette attitude est visible au Royaume-Uni mais aussi ailleurs, dans cette Europe gangrenée par le relativisme et la haine du vieux socle de la religion chrétienne. Tant et si bien que la foi et sa pratique s’amoindrissent depuis des décennies. Il y a un an déjà, une étude effectuée pour l’enquête « British Social Attitudes » et rapportée par le Guardian, annonçait que les chrétiens étaient désormais minoritaires outre-Atlantique. Moins de 44 % des habitants d’Angleterre et du Pays de Galles se disent anglicans, catholiques ou membres d’une autre église chrétienne, contre 48,5 % d’athées revendiqués, alors que ces derniers n’étaient que 25 % en 2011
 
Des chiffres qui évoquent le cas français, quoique l’anglicanisme y fasse place au catholicisme. D’après une étude publiée en 2013 par le CSA, les personnes se disant « sans religion » pourraient être majoritaires en France d’ici 20 à 30 ans – parmi les 18-34 ans, ils sont déjà 52 %…
 
Certes, on évoque un regain de conversion au christianisme chez les jeunes, par rapport à il y a dix ans. Une récente étude menée par ComRes pour l’organisation chrétienne Hope Revolution Partnership, montrait que 21 % des jeunes de 11 à 18 ans, au Royaume-Uni, se décriraient comme des disciples de Jésus, et 13 % affirmeraient aller à l’église – des chiffres qui avaient, au départ, beaucoup étonné, mais avaient été confirmés.
 

Jésus à la traîne dans les sondages

 
Mais que leur sera-t-il donné à ces quelques milliers de jeunes, si tant est qu’ils existent ? Un anglicanisme mourant, pour la plupart, qui ne sait garder ses ouailles ou un christianisme édulcoré, en proie au libéralisme ? Le brassage des idées, la relativisation ambiante et la pensée unique ont fait progresser l’ignorance et l’erreur.
 
Dernièrement, un sondage pour l’Alliance Évangélique au Royaume-Uni a demandé à 2.000 adultes de déterminer les personnages qu’ils considéraient comme « extrémistes » parmi un panel prédéfini qui rassemblait des figures représentant ou censées représenter un certain pacifisme, comme Jésus (!), le Dalai Lama, Gandhi, Martin Luther King ou Nelson Mandela, et deux figures quelque peu décalées, Pol Pot et Che Guevara.
 
Et bien, au moins un Britannique sur cinq croit que Jésus, Gandhi et Martin Luther King sont extrémistes ! Pire, Jésus, dans les cas du « oui » ou du « non », obtient les plus mauvais scores, toujours à la remorque des figures auréolées, par l’histoire, de la médaille du pacifisme moderne… Quant à Pol Pot et Che Guevara, entre 32 et 34 % ne savent pas dire s’ils étaient extrémistes !
 
La confusion intellectuelle et morale règne – le christianisme est d’ores et déjà marginalisé.
 

Clémentine Jallais