La chute du marché chinois

Chute marché chinois
 
Les marchés boursiers chinois ont amplifié leur recul mercredi, les investisseurs craignant que les mesures prises ces dernières semaines par les autorités afin de soutenir les cours ne suffisent pas à faire face à l’actuelle dégradation de la conjoncture économique. Et, de fait, les analystes sont de plus en plus nombreux à évoquer non un simple recul, mais une véritable chute du marché chinois.
 
A Shanghaï et à Shenzhen, les bourses ont ainsi perdu jusqu’à près de 3 % en séance, portant à plus de 8 % leur baisse depuis la clôture de lundi. Les divers efforts de Pékin pour tenter de stabiliser les cours ont été vains. D’autant plus que, ce même mercredi, le ministère du Commerce a donné un nouveau motif d’inquiétude aux investisseurs en déclarant que les exportations pourraient continuer de baisser au cours des prochains mois, alors qu’elles ont déjà connu quatre mois de chute, et jusqu’à 8,3 % en juillet.
 
Pire encore ! La perspective d’un relèvement prochain des taux d’intérêt américains, plus ou moins annoncé, viendrait favoriser les sorties de capitaux des marchés émergents. A commencer, bien sûr, par la Chine.
 

Chute du marché chinois

 
Depuis le début de l’année, quoi qu’il en soit, le commerce extérieur, exportations et importations confondues, a reculé de 7,2 % par rapport à l’année dernière, ce qui semble devoir grever définitivement l’affirmation des autorités chinoises selon laquelle 2015 finirait avec une hausse de 6 %.
 
« La possibilité que les exportations enregistrent certains mois une baisse en rythme annuel ne peut pas être exclue. Mais nous prévoyons toujours une croissance des exportations sur l’ensemble de l’année », vient en effet de déclarer un porte-parole du ministère du Commerce, qui a tout de même été contraint de reconnaître que, « sur l’ensemble de l’année, le commerce extérieur sera confronté à une situation plus difficile que nous ne le pensions ».
 
Certains gestionnaires locaux estiment que, en réalité, l’Etat n’a pas suffisamment d’argent, ou pas assez de volonté, pour acheter des actions en ce moment, et soutenir ainsi le marché.
 
Le yuan pâtit lui aussi de cet état de fait, qui vient de passer sous le cours de référence fixé par la Banque centrale.
 

En marche vers le mondialisme

 
Pour la Chine, la menace de déflation se fait donc plus sérieuse. De nombreux économistes estiment même que, non seulement l’objectif officiel d’une croissance de 7 % du PIB ne sera pas atteint cette année, mais en outre qu’il pourrait être deux fois inférieur.
 
Avec les risques de rebonds sur d’autres pays. Jacques Attali le souligne qui, remarquant que la croissance chinoise à 10 % annuels ne pouvait être durable, estime que cette chute peut entrainer une « dépression planétaire » : « Au total, la récession chinoise, si elle se confirme, entraînera celle du Brésil, qui provoquera celle des Etats-Unis puis la nôtre. »
 
Le mérite de l’ancien conseiller de François Mitterrand est de savoir, souvent, poser un diagnostic, même s’il fait mal. Mais, comme toujours, c’est dans les solutions que nous divergeons de Jacques Attali. Au nom des générations futures, il propose ni plus ni moins que « mettre en place des mécanismes de coordination, de réorientation et de surveillance planétaires ».
 
Au moins a-t-il le mérite de parler clair : la crise au service de l’établissement du mondialisme. Mais quel espace restera-t-il alors pour nos enfants au nom desquels il prétend parler ?
 

François le Luc