Genre : Comédie
Public : adultes et adolescents.
Les bandes annonces laissaient espérer une réussite, une histoire plaisante. L’inspiration revendiquée de Stefan Zweig rassurait sur l’authenticité du parfum d’Europe Centrale disparue. Le réalisateur Wes Anderson, inégal, avait été capable une fois du meilleur dans la Vie Aquatique, sommet de son art jamais atteint depuis une décennie dans les œuvres postérieures. Hélas, la déception a été à la mesure de l’attente. Le rythme frénétique du film, trop long, fatigue : les acteurs courent en un mouvement perpétuel, absurde.
Le message moral et religieux s’avère des plus douteux. Un gérant d’hôtel a construit une fortune personnelle en captant les héritages de vieilles dames, récompense d’ultimes satisfactions sensuelles accordées dans leurs dernières années – aucune image n’est montrée, mais le récit écœure quand même. Il acquiert un ami, un jeune immigré – chasseur, levantin musulman, qui héritera de cette fortune. Pour le moins, le thème de l’immigration clandestine n’est pas abordé avec subtilité : le jeune et pur jeune homme est poursuivi par d’odieux racistes.
Entre deux courses, il séduit une cuisinière blonde et s’installe en concubinage avec elle. Le pays bascule dans une dictature fasciste ; les fascistes sont des polichinelles ridicules, qui tirent en tous sens, y compris et surtout les uns sur les autres… La volonté d’imiter le Dictateur de Chaplin est évidente, hélas sans le talent de l’illustre prédécesseur. Les moines sont ridicules, les statues de saints, encombrantes, en plâtre, sont joyeusement détruites. The Grand Budapest Hotel est marqué par une approche simpliste, un esprit détestables, typiques de notre époque. Soit une immense déception au final.
Hector Jovien