Le nombre de foyers britanniques soumis à une longue attente entre collectes d’ordures non recyclables ne fait qu’augmenter. L’allongement du délai entre deux passages des bennes a un objectif simple : faire pression sur les sujets de Sa Majesté pour qu’ils s’adonnent davantage au recyclage et respectent les nouveaux dogmes de l’environnementalisme. Couches odorantes et autres déchets « contaminés », suremballages en plastique, gobelets à plantes, boîtes à pizza, polystyrène… encombreront les poubelles des contribuables pendant 21 jours, et pourquoi pas les épluchures et autres résidus de nourriture, selon la nature des déchets récupérés ou non dans les municipalités concernées.
 
Par ces jours de canicule, on leur souhaite bien du plaisir.
 
Déjà utilisé ans certaines régions du pays de Galles et dans le nord-ouest de l’Angleterre depuis 2014, le système de collecte des ordures s’étend donc vers le sud et l’ouest de l’Angleterre, ainsi qu’au nord où de nombreuses municipalités ont prévu d’espacer les passages des éboueurs.
 

Les foyers britanniques condamnés à la collecte ordures non recyclables toutes les trois semaines seulement

 
Le gouvernement britannique, avec son ministre de l’environnement Michael Gove, cherche ainsi à s’aligner sur les objectifs de l’Union européenne qui veut voir passer la proportion de déchets recyclés à 50 % d’ici à 2020. Alors que l’Angleterre et le pays de Galles recyclaient en 2016 un peu plus de 45 % des déchets ménagers, cet objectif sera maintenu malgré le Brexit qui devrait être consommé d’ici à la fin mars 2019. Il y a des choses qui ne changeront pas.
 
Les différentes municipalités britanniques ont tardé à mettre en place de telles mesures qui se sont révélées – et on le comprend – très impopulaires lors de la première salve d’il y a environ 10 ans, qui avaient imposé un délai de 15 jours entre deux collectes des ordures non recyclables. Le mécontentement des usagers s’était traduit dans les urnes et depuis lors, les gouvernements successifs tentent de trouver des moyens de contourner cet obstacle électoral tout en maintenant une politique agressive de coercition « verte ».
 

Recyclage, environnementalisme et services réduits

 
Il a notamment été question de faire payer la collecte d’ordures non recyclables en proportion de l’utilisation du service. Et on a massivement introduit la distribution de sceaux à déchets organiques. Résultat, certains foyers en sont à huit récipients de recyclage différents. Mais bien sûr, comme en France, la nature des objets considérés comme « revalorisables » varie d’un lieu à l’autre. Un vrai casse-tête.
 
Mais il faut croire que le bourrage de crâne médiatique porte ses fruits puisque, selon Martin Tett de la Local Government Association, un sondage réalisé par cette organisation révèle que huit personnes sur 10 sont satisfaites de la manière dont leurs conseils locaux organisent la collecte d’ordures.
 
Vrai ou faux, voilà de quoi faire mieux fonctionner la dynamique des groupes.
 

Anne Dolhein