Cologne : la conjuration du silence sur l’immigration est systémique

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A l’approche des élections municipales à Cologne, tous les partis en lice sauf un, l’AfD, ont signé un étrange « pacte d’équité » qui est une conspiration du silence à ciel ouvert : ils se sont engagés à ne pas critiquer l’immigration dans leur campagne. L’AfD, Alternativ für Deutschland, mouvement fermement opposé à la politique d’immigration menée depuis des décennies en Allemagne, n’était pas invitée : elle en a profité pour se démarquer dans l’espoir de rafler la mise électorale. Cologne, ville cosmopolite, vit en effet dans le souvenir de la nuit de la Saint Sylvestre 2015, qu’une foule de jeunes hommes venus d’ailleurs avait perturbée en se jetant sur les femmes dans la rue, accompagnées ou non, commettant des centaines d’agressions sexuelles et même des viols. Or, à l’époque déjà, les médias avaient d’abord minimisé la chose, et le gouvernement du Land avait contraint la police de Cologne au silence. La volonté de « ne pas faire d’amalgame » entre immigration, insécurité et criminalité est systémique en Europe, au point que la consigne de faire silence sur les conséquences réelles de la politique d’immigration est elle aussi systémique. Et conduit au pire.

 

La conjuration de tous les partis du système pour l’omerta

Tous, les Verts, Die Linke, la CDU, ce qui reste des libéraux, le SPD, ont signé le pacte, tous se sont engagés à faire silence sur les inconvénients liés à l’immigration. Tous sauf l’AfD d’Alice Weidel. Pour elle, c’est du pain bénit. Son principal cheval de bataille est en effet de rappeler que le chancelier CDU Merz a été élu sur ses promesses de réduire l’immigration et qu’il ne les tient pas : quelle meilleure illustration que ce pacte du silence ! Pour l’eurodéputé AfD Petr Bystron, « l’accord des partis établis de passer sous silence les conséquences négatives de l’immigration reflète l’incapacité de la classe politique traditionnelle à reconnaître ses erreurs et à faire les corrections nécessaires ». Cette conspiration datant en fait de 2017 est aujourd’hui révélée parce que le candidat local de la CDU s’est trouvé forcé par la réalité à distribuer un tract contre l’installation d’accueil des demandeurs d’asile dans le centre-ville de Cologne : « Non aux hébergements de masse. Pour un quartier sûr et vivable. » Malgré sa modération, il a provoqué un tollé chez les associations de réfugiés et les ONG « d’accueil ».

 

A Cologne comme aux USA le silence engendre la haine

La CDU, dépassée par l’AfD dans les sondages, se trouve coincée entre son intérêt électoral et son engagement systémique au silence. Le tract local établit que les partis de l’arc constitutionnel connaissent la réalité engendrée par leur politique d’immigration mais doivent la cacher. Petr Bystron explique : « Non seulement ils gardent le silence sur ce sujet, mais ils falsifient également les statistiques, exercent des pressions sur les médias pour qu’ils ne rapportent pas les nombreux viols et meurtres commis par des migrants sur des jeunes filles allemandes, et contraignent les proches des victimes à ne pas exprimer de critiques. » Cela revient à faire de celui qui observe et dénonce les faits délictuels une sorte de malfaiteur, un partisan du « mal », que l’on accuse de « racisme » ou de « xénophobie ». Il devient juste et bon de le combattre. Et il arrive que, poussée jusqu’à l’absurde, cette diabolisation désigne celui qui s’oppose à l’immigration à la haine publique. On peut craindre que le meurtre du militant Maga américain Charlie Kirk ne découle de ce phénomène.

 

Le silence sur l’immigration ouvre un boulevard à l’AfD

Mais selon ses promoteurs (une table ronde locale pour l’intégration), la conjuration du silence de Cologne entend promouvoir une intégration harmonieuse. L’objectif est d’éviter que l’immigration ne soit utilisée comme bouc émissaire du chômage ou de l’insécurité. Les immigrés ne doivent en aucun cas être associés à une évolution négative de la société. Aussi les partis signataires ont-ils promis de ne pas faire campagne « au détriment de l’immigration ». Le résultat de cette pudeur est d’abord hélas d’exclure l’AfD du débat, donc d’en faire une victime, et ensuite de lui laisser le monopole d’un domaine très sensible : un Sondage IPSOS de la fin août montre que l’immigration est le souci numéro 1 des Allemands, avec 39 % de réponses, devant l’inflation (29 %) et deux autres problèmes liés eux-mêmes à l’immigration, la pauvreté et les inégalités sociales (29 %) et l’insécurité (28 %). Le pacte du silence est donc un avantage considérable concédé à l’AfD.

 

Depuis la Saint-Sylvestre à Cologne, une conjuration systémique

Plus profondément, une telle obligation de « discours positif » est une atteinte totalitaire à la liberté d’expression, un étouffement de toute pensée critique. En fait, c’est un pacte de bêtise et de mensonge qui révèle une terrible décadence intellectuelle et morale, d’autant plus dangereuse qu’elle est acceptée, plus, promue, au nom du bien. Et d’autant plus pesante qu’elle ne date pas d’hier, qu’elle découle d’une volonté générale et constante des élites en place, à travers le temps et à travers l’espace. Il ne se passe pas de semaine en Europe, en France en particulier, sans que la presse, les politiciens et la justice, n’incitent les peuples à ne pas faire le lien entre immigration, criminalité, insécurité ou régression scolaire – lien que les statistiques établissent pourtant. Quant à Cologne où cette étrange conjuration a été signée, la ville fut voilà dix ans le lieu d’un délire collectif d’agressions sexuelles liées à l’immigration : or les médias l’ont d’abord tu, et le gouvernement du Land a ordonné à la police de le cacher. C’était alors, c’est toujours, l’effet d’une conspiration systémique des élites, gagnées à une révolution globale, y compris ethnique, culturelle et spirituelle, de notre continent, la révolution arc-en-ciel.

 

Pauline Mille