Un comité de l’ONU recommande à l’Irlande de tenir un référendum sur l’avortement

Un comité de l’ONU recommande à l’Irlande de tenir un référendum sur l’avortement
 
Le comité des droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU vient de recommander à l’Irlande de tenir un référendum sur l’avortement afin de renverser les lois « hautement contraignantes » en vigueur. C’est en toute illégalité que le comité onusien adresse cette recommandation à l’Irlande, puisque aucun traité international, aucune convention liant les Etats n’impose la légalisation de l’avortement. Mais la démarche correspond à la tactique habituelle des institutions internationales qui veulent de toute force imposer la culture de mort dans le monde.
 
Outre un référendum sur l’avortement, le comité de l’ONU recommande qu’un autre soit lancé sur la place de la femme dans la société, pour réviser l’article 41.2 de la constitution irlandaise qui évoque le « travail de la femme au sein du foyer » et garantit que les femmes ne seront pas obligées à travailler au point de devoir « négliger leurs devoirs au sein du foyer ». Cette « inégalité de genre », assure le comité, ne doit plus bénéficier du soutien de la constitution.
 

Après le référendum sur le « mariage » gay, l’Irlande sommée de légaliser l’avortement

 
Les pressions sur l’Irlande en vue de mettre fin à son interdiction absolue de l’avortement ne datent pas d’hier. Par le biais de pressions de l’ONU, mais aussi de l’Union européenne qui exigeait le respect de la décision de la Cour européenne des droits de l’homme A,B,C contre Irlande, le pays a déjà mis fin à son interdiction de l’avortement en rendant l’opération possible en cas de danger pour la vie de la mère – y compris lorsque celle-ci menace de se suicider. Jusqu’alors, les médecins avaient pour consigne de tout faire pour sauver les deux vies, en respectant leur « égalité de droits ». Et l’Irlande connaissait un des taux de mortalité maternelle les plus bas au monde.
 
Le récent référendum qui a approuvé la légalisation du « mariage » des paires homosexuelles a donné des ailes au lobby de la culture de mort. Les partisans de l’avortement ont aussitôt commencé à réclamer un scrutin national : c’est cette initiative qui reçoit désormais un soutien de poids de la part du comité des droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU.
 
Celui-ci a rendu son rapport à la suite de l’évaluation périodique du respect par l’Irlande de la convention de l’ONU sur les droits économiques, sociaux et culturels, qui a eu lieu au début du mois. Il réitère ses critiques à l’égard de l’Irlande, accusée depuis longtemps de résister à ses recommandations – mais cette fois, c’est avec une vigueur renouvelée que l’ONU s’en prend aux droits souverains du pays. Pour la plus grande satisfaction des organisations pro-avortement en Irlande…
 

Un comité de l’ONU recommande à l’Irlande de tenir compte du lobby de l’avortement

 
« La force et la clarté du rapport du comité de l’ONU ne laisse planer aucun doute ; il faut une réponse réaliste à propos de l’accès à l’avortement en Irlande. Il appartient désormais au gouvernement de répondre de manière réfléchie aux recommandations du comité », a déclaré le directeur de l’association irlandaise pour le Planning familial. Le directeur exécutif d’Amnesty International pour l’Irlande, Colm O’Gorman, a abondé en son sens, exigeant que tous les partis « clarifient » leur position en s’engageant à la tenue d’un référendum, à l’approche des élections générales.
 
Quelle serait la portée de la libéralisation de l’avortement souhaitée par le comité onusien ? Celui-ci évoque les cas de viol et d’inceste, le risque pour la santé (et non plus pour la vie) de la mère. Mais il y ajoute la nécessité de définir légalement ce qui constitue un « risque réel et substantiel pour la vie de la mère ». Le dernier critère évoqué est aussi le plus inquiétant pour ce qui est de l’ampleur des changements demandés : le comité de l’ONU parle de l’« impact discriminatoire » sur les femmes qui ne peuvent se payer un avortement à l’étranger » : c’est la porte ouverte à l’avortement à la demande.
 
Si l’on avait encore des doutes sur le caractère très orienté de ces demandes faites au nom des Nations unies, on notera que le comité exige que l’Irlande revoie la politique d’inscription de toutes les écoles afin d’interdire les « critères discriminatoires ». La recommandation vise notamment les Equal Status Acts qui autorisent les écoles confessionnelles à recruter prioritairement des élèves en fonction de leur religion.
 

Anne Dolhein