Un éditorial du Daily Mail de Zambie s’alarme à propos d’une information sanitaire en provenance de la capitale, Livingstone : un nombre croissant de mineures âgées de 10 à 15 ans y obtiennent des contraceptifs – pilules ou injections – et c’est le signe, selon le journal, que le pays est confronté à un réel « problème » : « Il n’est pas juste, sur le plan de la logique, de la morale et peut-être du droit que d’aussi jeunes enfants soient sous contraceptifs. »
Certes, admet l’éditorialiste, il ne faut pas fermer les yeux devant la question de l’activité sexuelle des mineures qui aboutit trop souvent à des grossesses précoces, avant le mariage. Et trouver une réponse « équilibrée ». On sait à quoi mènent de telles considérations dans les pays occidentaux : l’» éducation sexuelle » vante la contraception dès le collège et les jeunes filles peuvent l’obtenir anonymement derrière le dos de leurs parents.
La Zambie, pays chrétien
En Zambie, pays qui s’affirme chrétien, on a des idées moins « avancées ». La contraception pour mineures, tout comme l’activité sexuelle des mineures sont considérées comme des fléaux à combattre, avec les parents en première ligne : « il est de la responsabilité des parents d’assurer que les enfants attendent “le bon moment” », en s’efforçant de les élever à la « droiture morale » – « une responsabilité qui reposait jadis sur les grands-parents »…
Car l’« éducation sexuelle » à l’école, même « taillée sur mesure » pour répondre à l’environnement socioculturel chrétien n’apporte pas une réponse adéquate : « filles et garçons s’empressent de faire ce qu’on leur a dit de ne pas faire. » C’est cela finalement qui justifie la distribution des contraceptifs.
Faciliter les abus sexuels par la contraception, ou les poursuivre ?
Mais la vraie réponse au problème devrait tenir compte de la vraie question – celle que l’on ne pose jamais dans les pays occidentaux mais qui peut l’être en Afrique : avec qui ces jeunes filles mineures ont-elles des relations sexuelles ? Si elles en ont, c’est qu’elles sont victimes d’abus. Et s’il y a des abus, il est grand temps de signaler les coupables à la police, plutôt que d’essayer, avec ou sans le consentement des parents, d’empêcher les dégâts par la contraception.
En Zambie, on ne craint pas d’enfreindre le tabou en affirmant que les mineures ne sont pas libres face aux abus sexuels, et qu’il est plus important de les en protéger que de prévenir les grossesses précoces qui pourraient en résulter.