Une étude publiée par l’institut allemand d’économie du travail (IZA) révèle les disparités « spectaculaires » entre revenus et dépenses liés à l’immigration aux Pays-Bas selon le pays d’origine des travailleurs étrangers. L’« impact fiscal net » à long terme, calculé d’après leurs contributions et les dépenses en leur faveur est notamment corrélé avec la raison pour lesquels ces immigrés arrivent aux Pays-Bas, selon les économistes néerlandais Jan van de Beek, Joop Hartog, Gerrit Kreffer et Hans Roodenburg, signataires de l’étude.
Les migrants qui viennent expressément pour travailler avant l’âge de 60 ans apportent en moyenne davantage qu’ils ne font dépenser ; l’apport moyen serait même de plus de 100.000 euros au budget de l’Etat pour ceux arrivés entre les âges de 20 et 50 ans.
Contributions négatives des immigrés demandeurs d’asile au budget des Pays-Bas
En revanche, ceux qui arrivent pour des raisons familiales ou en vue d’une formation, ainsi que les demandeurs d’asile, « coûtent » plus qu’ils ne rapportent, quel que soit leur âge d’arrivée jusqu’à 70 ans. Aux termes de données remontant à 2016 – c’était l’époque d’une immense vague d’arrivées de réfugiés dans les pays de l’UE – les chercheurs évaluent à 400.000 euros par demandeur d’asile, tout au long de sa vie, la pression sur les contribuables, composée principalement du manque à gagner en termes de contributions fiscales et de sécurité sociale de cette population. Le coût du regroupement familial à cette aune est évalué à 200.000 euros par personne. Et le montant est « exceptionnellement élevé » pour les demandeurs d’asile en provenance d’Afrique et du Moyen Orient.
Dans leur conclusion, les chercheurs notent ainsi : « Le niveau d’éducation des immigrants est décisif quant à leur contribution nette au Trésor néerlandais, et il en va de même pour les scores CITO de leurs enfants (scores sur une échelle de 50 points pour l’évaluation des élèves dans l’enseignement primaire). Si la contribution nette des parents est positive, la deuxième génération est généralement comparable à la population néerlandaise de souche. Si la contribution nette des parents est fortement négative, la deuxième génération accuse généralement un retard considérable. Par conséquent, l’adage “tout ira bien pour la deuxième génération” ne se vérifie pas. »
Les disparités entre immigrés aux Pays-Bas perdurent parmi leurs enfants
Le test CITO évalue la plupart des enfants en fin d’école primaire dans le système éducatif néerlandais – hormis ceux qui se trouvent dans le pays depuis moins de quatre ans – et contribuent, en même temps que le dossier scolaire, à déterminer leur inscription dans une formation secondaire plus ou moins théorique, pesant sur l’accès aux études universitaires. Les résultats des élèves des écoles accueillant une majorité de migrants sont moins bons que la moyenne.
L’étude fait également état de disparités importantes suivant la culture des migrants : « Nous avons également trouvé des preuves d’une forte corrélation entre les contributions nettes moyennes par pays et la distance culturelle, même après avoir contrôlé l’éducation moyenne et l’effet de la distribution CITO. La distance culturelle avec les pays africains-islamiques est importante et leurs émigrants entraînent un coût fiscal net élevé, tandis que la distance avec les pays confucéens est modeste, et leurs émigrants apportent en moyenne les avantages nets les plus importants », écrivent les auteurs.
Les immigrés ayant moins de « distance culturelle » avec les Pays-Bas contribuent beaucoup plus
Les « confucéens » et les immigrés maîtrisant l’anglais rejoignent ainsi les protestants et les catholiques européens en tant que plus gros contributeurs nets. Ils sont suivis par une majorité des orthodoxes, des originaires des pays baltes, des latino-américains et les personnes venant d’Asie du sud, tandis que les Africains et les musulmans sont proportionnellement beaucoup plus nombreux à afficher une contribution nette négative tout au long de leur vie.
Le système scolaire n’est pas responsable de cet état de fait, ajoutent les auteurs, étant donné que les enfants d’immigrés ayant le même contexte socio-économique que les enfants néerlandais atteignent des scores et des niveaux d’éducation similaires.