Vives critiques face au contrôle biométrique et à la reconnaissance faciale aux Etats-Unis…
Les Français, eux, sont déjà fichés

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Les agents de l’immigration de l’aéroport New York JFK, testent une nouvelle technologie : la reconnaissance faciale des passagers ainsi que la prise de leurs empreintes.

 
Le passeport et la carte d’identité biométriques, les Français connaissent. Les Américains, eux, s’en méfient déjà. Le département de la Sécurité intérieure des Etats-Unis vient d’imposer le scan biométrique du visage pour tous les citoyens des Etats-Unis désirant effectuer un voyage international, « une menace illégale, à la Big Brother » dénonce l’analyste Alex Newman sur thenewamerican.com, car ces scans « seront stockés et analysés » dans de gigantesques bases de données. Newman note que la Chine communiste va lancer un programme d’analyse biométrique de même nature dans ses aéroports, les Etats-Unis lui « montrant la voie » vers l’usage généralisé de la reconnaissance faciale. Quant aux Français, ils semblent s’en accommoder malgré le contrôle totalitaire en voie de constitution.
 

Aux Etats-Unis, le contrôle biométrique n’est permis que pour les étrangers… l’administration passe outre

 
Aux Etats-Unis, l’histoire a commencé voici 15 ans, après les attentats islamistes du 11 septembre, quand le Congrès a autorisé la collecte de données sur les étrangers quittant le pays et demandé à la Sécurité intérieure de se doter pour eux d’un système biométrique à la sortie du territoire. Aujourd’hui, les douanes et la police aux frontières des Etats-Unis vont collecter les données biométriques de tous les visages et les combiner avec les logiciels de reconnaissance faciale les plus avancés. Dès l’été dernier, des essais ont été réalisés avec des caméras installées entre les lecteurs de cartes d’embarquement et l’avion pour « prendre une photographie de chaque passager » avant l’entrée dans l’appareil. La photo est comparée avec celles dudit passager enregistrées préalablement. Si le système ne trouve pas de correspondance, la personne est priée de fournir des empreintes digitales. Or si le législateur américain a bien approuvé la collecte de telles données sur les étrangers, il ne l’a jamais autorisée pour les ressortissants américains. Les hauts fonctionnaires fédéraux n’en ont cure : ils estiment que le système sera étendu à tout le monde, et cela bien que le président Donald Trump vienne de publier un décret rappelant une nouvelle fois que la collecte de données biométriques n’est autorisée que pour les étrangers.
 

En France, la loi de 2012 instaurant le contrôle biométrique censurée à la demande des socialistes… qui ont publié un décret l’instaurant en 2016

 
La Sécurité intérieure n’en a cure : « La seule façon pour une personne de s’assurer qu’on ne sera pas l’objet d’une collecte de données biométriques consiste à éviter de voyager », explique un rapport de cette administration fédérale publié en juin. « Refusez, et vous serez interdit d’embarquement », proteste Newman, avant d’ajouter que le système sera probablement étendu au-delà des seuls voyages à l’étranger. En France, la carte nationale d’identité biométrique avec photo et empreintes numérisées existe depuis un décret pris en 2016 par le gouvernement socialiste après qu’une loi l’instaurant eut été censurée en 2012 par le Conseil constitutionnel à la demande de l’opposition… socialiste. Aux aéroports, le contrôle biométrique s’effectue par imposition des empreintes digitales (système PARAFE). Un contrôle biométrique croisé du visage, permis par les innombrables caméras de surveillance sur les voies publiques, permet une localisation et un contrôle en temps réel qu’Orwell lui-même n’eût osé imaginer, plus efficace encore que celui permis par la lecture des plaques d’immatriculation des véhicules.
 
Aux Etats-Unis, le département de la Sécurité intérieure « n’a jamais consulté les citoyens pour savoir s’ils pouvaient être soumis à un système de reconnaissance faciale », dénonce Harrison Rudolph, juriste au Center on Privacy & Technology de la faculté de droit de Georgetown à Washington D.C., rappelant que le Congrès ne l’a jamais autorisé mais qu’il y a « toutes les raisons de penser qu’il sera étendu ».
 

La Chine a déjà installé le contrôle biométrique dans des restaurants et parcs à thème

 
Notons que de nombreux gouvernements ont instauré ce système tels que l’Australie, le Japon, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Italie, Singapour, Dubaï. Cerise sur le gâteau, la Chine, qui prévoit, avec les outils du gigantesque réseau social Baidu, d’installer ce contrôle à l’aéroport international de Pékin afin d’éliminer les cartes d’embarquement et de les remplacer par une reconnaissance faciale biométrique obligatoire. Des systèmes comparables sont déjà en place pour certains restaurants et parcs à thème en Chine.
 
Le chercheur Patrick Wood, auteur de Technocracy Rising : The Trojan Horse of Global Transformation, explique que le danger va bien plus loin que ce que l’on croit. Il explique : « Ces systèmes ouvrent la voie à une application générale de reconnaissance faciale et d’identification aux mains des services gouvernementaux. Le seul fait que vous soyez surveillé modifie votre comportement – c’est l’ingénierie sociale. (…) Quand vous placez un sujet sous observation, il change de comportement. C’est le cœur de la technocratie : surveillance et données. (…) Ils tentent de prendre le contrôle de la société et de la microgérer. »
 

Reconnaissance faciale : « Ils peuvent vous identifier partout » et « évaluer vos émotions »

 
Patrick Wood poursuit : « Ils peuvent vous identifier à l’aéroport, ils peuvent vous identifier partout. Liez cela à la technologie qui dès aujourd’hui est capable d’évaluer vos émotions, et vous comprendrez que votre visage en dit beaucoup plus que votre seule identité. » Sous l’administration Obama, le département de la Sécurité intérieure avait publié des rapports suggérant que des dizaines de milliers d’Américains étaient extrémistes voire des terroristes intérieurs potentiels, cela relativement aux opinions politiques dominantes, précise Newman. « Des évangéliques, des catholiques et des juifs orthodoxes avaient ainsi été désignés comme extrémistes religieux au même titre qu’al-Qaïda ou le Hamas », rappelle Newman. Les fonctionnaires responsables de cette stigmatisation sont toujours en poste.
 

Matthieu Lenoir