La COP28, les chiens, les chats et le climat : « historique » !

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C’est fait : la montagne de la COP28 réunissant à Dubaï les délégations du monde entier a accouché d’une souris historique. L’ONU, le Nord, le Sud, l’Est, l’Ouest, les riches, les pauvres, les mous, les durs, les chiens, les chats, se sont entendus, sous la présidence du Sultan Al Jaber, patron des émirats arabe unis, sur une « transition hors des énergies fossiles ». Cela ne signifie rien en français, sauf qu’on a dû batailler dur entre vendeurs de pétrole et amateurs de verdure pour trouver un compromis. Al Jaber a jugé « l’accord historique » et notre ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher y a décelé « une victoire du multilatéralisme ». Mais c’est le politologue belge François Gemenne, co-auteur du sixième rapport du GIEC qui est le plus enthousiaste et qui a fait le buzz. Explications.

 

Approbation historique de la COP28 par un ponte écolo

Ce prof de fac est un des mille prêtres de la religion arc-en-ciel, entre autres directeur de l’Observatoire Hugo « dédié aux migrations environnementales » à l’Université de Liège, spécialiste des politiques d’adaptation au réchauffement climatique, et ancien directeur du conseil scientifique du vert Yannick Jadot durant la campagne présidentielle de 2022. Il a salué la conclusion de la COP28 en ces termes : « On a le texte le plus ambitieux à ce jour sur les énergies fossiles, qui dessine un futur décarboné pour l’énergie. » Pourtant ledit texte, sans obligation, moyen de contrainte, ni calendrier, n’a en apparence rien d’ambitieux, ni d’historique, il ressemble plutôt aux innombrables motions mi-chou mi-chèvre que la diplomatie et la démocratie parlementaire savent produire.

 

Historique des véritables enjeux du climat

Pour bien comprendre sa satisfaction, il faut revenir au fond du problème, à ce qui est en jeu. La révolution menée à travers « l’urgence climatique » ne vise pas à « sauver la terre » mais à gouverner autrement le monde. Un autre membre éminent du GIEC, le Dr Ottmar Edenhofer, déclarait à ce propos dès le 14 novembre 2010 au journal suisse Neue Züricher Zeitung : « Il faut se libérer de l’illusion selon laquelle la politique internationale du climat est une politique environnementale. [Ce que nous faisons] n’a quasiment rien à voir avec le climat. Nous devons affirmer clairement que nous utilisons la politique du climat pour redistribuer de facto la richesse mondiale. » Ce n’est pas une déclaration isolée, Christiana Figueres, qui fut l’inspiratrice de l’accord de Paris lors de la COP21 en a fait d’analogues, et même de plus explicites. Aujourd’hui, leurs paroles sont mises en œuvre. C’est pourquoi les pays du « Nord », UE, EU, UK, Japon, etc., s’imposent à eux-mêmes des normes surprenantes, tandis que les pays « émergents » ont droit à des dérogations. Telle est la « justice climatique » qui se manifeste par un gigantesque transfert de richesses et un nivellement des niveaux de vie, les pauvres des pays riches étant le dindon de la farce.

 

La COP28 ne sauvera pas le climat et n’est pas faite pour ça

Bien sûr, l’accord historique de la COP28 ne sauvera pas le climat. Il n’est pas fait pour ça et le climat n’a pas besoin d’être sauvé, il n’est pas au pouvoir de l’homme de le modifier, mais la mise en scène autour du climat et le consensus final, « victoire du multilatéralisme », montrent que la machine internationale tourne et que la transformation de la planète par la révolution mondialiste avance. François Gemenne a donc eu raison de se réjouir. Mais cet agitateur belge sait aussi que tout bon prestidigitateur doit détourner l’attention du public : il ne faut donc pas lui laisser observer le peu d’épaisseur du dossier proprement environnemental traité lors de la COP28 à Dubaï.

 

Trente millions d’amis et le GIEC comme chien et chat

C’est pourquoi il a lancé une controverse annexe, une diversion rafraîchissante sur les chiens, les chats, et le climat – cela nous change un peu des vaches et de leurs émissions de méthane. Chacun sait, grâce à l’émission Trente millions d’amis, le poids démographique et politique des animaux de compagnie en France : on dénombrerait 15 millions de chats et près de 8 millions de chiens, soit plus de 20 millions de maîtres, et l’on ignore combien de vétérinaires, d’assureurs, de toiletteurs, de fournisseurs de nourriture ou d’équipements liés à cette population. Plus qu’un lobby, un peuple. C’est lui qu’a attaqué l’homme du GIEC.

 

Une histoire belge des chiens et des chats

Voici son argumentation : « Il y a plus de foyers qui possèdent un chat ou un chien que de foyers ayant un enfant. Le chat est un des responsables de la perte de biodiversité en milieu urbain car il va chasser des oiseaux ou des petits mammifères. » Quant aux chiens, « il faut les alimenter, et aujourd’hui une bonne partie de la déforestation sert aux cultures, qui elles-mêmes vont servir aux aliments pour animaux domestiques ». La conclusion de Gemenne coule donc de source : « Le chat est une catastrophe pour la biodiversité, le chien est une catastrophe pour le climat. » Il ne manque pas de chiffres pour appuyer ses dires : selon une étude américaine, publiée dans la revue scientifique PlosOne en 2017, la nourriture carnée des animaux de compagnie américains était alors responsable de l’émission de 64 millions de tonnes de CO2 par an, l’équivalent des émissions de 13,6 millions de voitures.

 

Sois électro-végan, mais touche pas à mon chien ni mon chat

Ces déclarations ont provoqué un tollé sur internet. L’homme du GIEC a même reçu des menaces de mort. Assez nombreuses, selon lui. Toute une humanité s’est sentie attaquée dans ses compagnons. Il a regretté publiquement ses paroles. Elles sont pourtant justes, mais montrent les contradictions et les hypocrisies de la religion du climat : on juge urgent que le voisin passe à la voiture électrique et devienne végan, mais il n’est pas question de réduire les croquettes de Brigitte, qui est déjà toute maigre. Le tout, bien sûr, participant à une vaste fantasmagorie à la limite de la psychiatrie, car, il faut le rappeler, l’homme ne réchauffe pas le climat et le CO2 dans l’atmosphère n’est pas un danger.

 

Pauline Mille