La cour suprême britannique confirme la nationalité anglaise de migrants albanais bien qu’ils aient menti pour l’obtenir

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Deux migrants et leurs familles ont obtenu la nationalité anglaise et le droit de rester au Royaume-Uni en se présentant comme Kosovars fuyant la guerre. On a découvert depuis qu’ils sont Albanais, mais la cour suprême britannique confirme qu’ils resteront Anglais, bien qu’ils aient menti.
 
La décision de la cour suprême tombée juste avant Noël, le 21 décembre, s’oppose au ministère de l’Intérieur britannique qui entendait expulser ces migrants, et le cadeau qu’elle fait aux deux Albanais risque de coûter cher à la couronne anglaise, car il pourrait faire jurisprudence, selon les journaux anglais, pour quelque quatre-vingt mille cas analogues touchant aux immigrés venus du sud-est européen.
 

La cour suprême britannique clémente aux migrants albanais

 
La cour suprême a fait valoir des arguments qui portent sûrement dans les îles britanniques, mais restent un peu exotiques pour nous autres continentaux. Par exemple elle relève, au crédit d’Agron Bkjasi et de Dinjan Hysaj, dont le ministère de l’Intérieur britannique exigeait l’expulsion et la déchéance de leur nationalité, qu’ils n’ont pas usurpé l’identité d’autres personnes mais ont gardé leur nom, se contentant de frauder sur leur âge et leur nationalité. On voit mal en quoi cela leur vaut indulgence.
 
En outre la cour s’appuie, pour les innocenter, sur le flou du droit britannique concernant leur famille : « Il n’est pas clair de savoir quand l’utilisation par une personne d’une fausse identité dans le dessein d’obtenir la nationalité britannique conduira à l’annulation de l’octroi de cette nationalité à ceux qui en faisaient la demande pour ainsi dire dérivée, que ce soit l’épouse ou les enfants. »
 

Elle confirme leur nationalité anglaise bien qu’ils aient menti pour l’obtenir

 
Elle a donc fini par juger que mentir pour obtenir une nationalité n’est pas un motif suffisant pour révoquer cette nationalité une fois qu’elle a été accordée, particulièrement quand elle a été donnée aux épouses et aux enfants.
 
Ce jugement est un petit pas sur le long chemin du coup d’Etat judiciaire mondial contre les souverainetés nationales mais un grand pas pour l’invasion de l’Europe. On notera le coup de violon ordinaire pour justifier le jugement aux yeux d’une opinion sentimentale : dans le grand naufrage de l’Europe sous l’océan migratoire, la Cour fait passer les femmes et les enfants d’abord. Grâce à eux, et grâce à elle, n’importe quel migrant venu de n’importe où, et de n’importe quel âge, pourra se faire passer, par exemple, pour un mineur fuyant un pays en guerre, obtenir la nationalité britannique, et la garder une fois qu’on aura découvert qu’il a menti. L’état de droit devient la justification arbitraire, par l’administration judiciaire, de l’invasion.
 

Pauline Mille