Covid et confinement : un grand coût pour la santé et peu de vies sauvées

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Pour la première fois, des chercheurs ont examiné l’impact du confinement lors de la première vague d’épidémie du covid sur le Royaume-Uni et les données suggèrent qu’en réalité, les mesures ont évité seulement 1.700 décès en Angleterre et au Pays de Galles. « Une goutte d’eau dans l’océan » par rapport au coût collatéral immense qui a été imposé, en particulier sur la santé… Ils n’hésitent pas à parler d’un « échec aux proportions gigantesques » doublé du « plus grand assaut contre la liberté en temps de paix ».

Si l’étude n’est pas récente (sa première version a été publiée en janvier 2022), le fait qu’elle soit aujourd’hui l’objet d’un livre publié, avec plusieurs ajouts, par le groupe de réflexion conservateur The Institute of Economic Affairs, montre à quel point le consensus officiel a pris l’eau.

 

Le Royaume-Uni en pleine enquête COVID

De nouveau, un pavé dans la mare, alors qu’au Royaume-Uni, la commission d’enquête publique, entamée en 2022, sous la pression de familles de victimes du covid-19, tente d’évaluer la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement de Boris Johnson. Rappelons que les modélisations de l’époque suggéraient que 500.000 personnes pourraient mourir si le gouvernement n’agissait pas. Le professeur biologiste et mathématicien Neil Ferguson, à la tête de ces dernières, avait été surnommé plus tard « Professor Lockdown »

Les modélisations n’ont pas été vérifiées par les faits. Effet du confinement, ont dit les épidémiologistes ! Ces derniers ne sont pas en manque de critiques sur les chiffres proposés par cette étude menée par trois économistes. L’examen d’un confinement n’est pourtant pas seulement une affaire de science virale… Il s’agit du professeur Steve Hanke de l’Université Johns Hopkins et du groupe de réflexion libertaire, le Cato Institute ; de Jonas Herby, consultant au Centre d’études politiques de Copenhague, et de Lars Jonung, professeur émérite à l’Université de Lund en Suède.

L’enquête s’est concentrée sur 34 études, dont environ un tiers proviennent d’autres économistes. Elle a défini comme « confinement » toute politique gouvernementale consistant en au moins une intervention non pharmaceutique (NPI), telle que la fermeture d’écoles ou d’entreprises, mais aussi des mesures plus « mineures » telles que l’imposition de masques.

 

Seulement 1.700 décès évités ?

« En ce qui concerne le covid, les modèles épidémiologiques ont beaucoup de choses en commun : des hypothèses douteuses, des prédictions ébouriffantes de catastrophe qui s’avèrent erronées et peu de prise en compte des leçons apprises. » Pour les trois auteurs, les confinements représentent très probablement la plus grande erreur politique des temps modernes : « ils ont eu des effets négligeables sur la santé, mais des coûts économiques, sociaux et politiques désastreux pour la société. (…) Nos résultats ont clairement montré que les confinements avaient des effets négligeables sur la santé publique lorsqu’ils étaient mesurés par la mortalité. » Ils ont estimé que, dans toute l’Europe, les confinements « ont permis d’éviter 6.000 à 23.000 décès ». Seulement. Alors qu’une saison grippale moyenne, dans la même zone géographique, voit mourir 72.000 personnes.

La mesure la plus efficace selon eux ? L’obligation de port du masque qui aurait réduit la mortalité de 18,7 %, encore qu’ils reconnaissent que des recherches supplémentaires sur son efficacité soient nécessaires… Les fermetures d’entreprises seraient la seconde mesure la plus efficace, réduisant la mortalité de 7,5 % en moyenne, l’impact le plus important ayant été selon eux la fermeture des bars et des restaurants. Ils retiennent 5,9 % pour la fermeture des écoles, 3,4 % pour les restrictions de voyage et 2 % pour le confinement à la maison. La limitation des tailles de rassemblements et l’annulation des événements publics auraient eu l’effet inverse en augmentant le taux de mortalité, car elle aurait favorisé les réunions en intérieur.

 

Un coût considérable pour la santé

Pourquoi le confinement aurait-il eu un impact si faible ?

Parce que tout d’abord, les gens « réagissent volontairement aux dangers ». Les changements de comportement volontaires sont présentés comme ayant été dix fois plus importants que ceux mandatés « d’en haut » pour limiter l’impact du covid (et nous infantiliser). En Suède, par exemple, où le confinement était très limité, les dépenses en biens de consommation ont chuté autant qu’au Danemark, qui avait un confinement draconien.

Ensuite, parce que les mesures de confinement n’ont d’impact que sur une partie des contacts potentiels. En Allemagne, des recherches ont révélé que la plupart des infections se produisaient dans des maisons de soins, des hôpitaux et des lieux de travail qui n’étaient pas soumis à des restrictions. Qui fonctionnaient, en somme… Alors que l’interdiction des endroits extérieurs sûrs, comme les parcs, ont favorisé des rencontres plus pernicieuses, en termes de risque, en intérieur.

 

Les avantages du confinement éclipsés

Quant aux effets fondamentalement négatifs du confinement, ils sont considérables, et on les subit encore actuellement. En Grande-Bretagne, par rapport à mars 2020, il y a deux fois plus de personnes en attente de rendez-vous à l’hôpital… Le résultat pour 2022 est sans appel : plus de 650.000 décès ont été enregistrés au Royaume-Uni, en hausse de 9 % par rapport à 2019. Le directeur médical en chef de l’Angleterre, Chris Whitty, a averti que ces chiffres resteront élevés pendant une « période prolongée », du fait de l’annulation des opérations et des personnes ayant évité le système de la santé publique pendant l’épidémie (et que dire de certains effets du vaccin ?).

Côté santé mentale, le nombre d’enfants souffrant de problèmes est passé de 10,1 % en 2017 à 17,8 % en 2022 et le nombre de jeunes adultes présentant des symptômes de dépression a plus que doublé, passant de 11 à 23 %. Les enfants ont perdu des mois d’éducation et en 2022, la proportion de personnes atteignant le niveau attendu de lecture, d’écriture et de mathématiques est passée de 65 % à 59 %. Plus, 124.000 « enfants fantômes » ne sont jamais retournés à l’école…

Quant au soutien de 350 milliards de livres sterling du gouvernement pour atténuer l’impact économique du confinement, il a creusé la dette : les emprunts ont atteint les niveaux du temps de guerre.

« Pour ceux qui apprécient la liberté, nos conclusions donneront à réfléchir, sinon déprimer. En effet, la pandémie de Covid-19 a donné lieu à des confinements généralisés et à certaines des plus grandes atteintes aux libertés individuelles en temps de paix de l’histoire. En dernière analyse, ces infractions ont engendré des avantages négligeables pour la santé publique tout en imposant un ensemble de coûts massifs à la société ». Sans appel.

 

Clémentine Jallais