L’économie du Royaume-Uni a accéléré sa croissance au deuxième trimestre et les craintes entretenues lors de la campagne du Brexit n’ont eu qu’un « effet limité ». La croissance a atteint 0,6 % entre avril et juin contre 0,4% pour les trois premiers mois de l’année – une hausse plus forte encore que celle annoncée par les économistes dont les prévisions la situaient à 0,5 %. Comparée au même trimestre de l’an dernier, l’économie britannique a connu une croissance de 2,2 %.
Le ministre des finances, Philip Hammond, a salué des chiffres « fondamentalement solides », tout en assurant vouloir prendre « toute mesure nécessaire » pour maintenir l’activité économique et la sauvegarder la confiance des consommateurs après le vote pour le Brexit. « Il est clair que nous entamons les négociations pour quitter l’UE en position de force économique » a-t-il dit.
La croissance a notamment été tirée par le moteur du secteur des services, dominant au Royaume-Uni, qui a progressé de 0,5 % sur la période, selon l’Office National des Statistiques. Les industries de transformation ont connu une hausse importante à 1,8 %, après une baisse de 0,2 % au premier trimestre. On constate une augmentation de 2,1 % de la production industrielle sur la période, la plus importante depuis 1999, entraînant 0,3 point de hausse pour la croissance totale. Le secteur fragile de la construction connaît en revanche une baisse de 0,4 %.
Au 2e trimestre, la croissance est globalement en hausse au Royaume-Uni
Joe Grice, chef économiste à l’ONS, a déclaré que très peu de participants à ses enquêtes ont dit que le vote en faveur du Brexit avait eu des effets négatifs sur l’économie. « Une croissance continue de l’ensemble du secteur des services, particulièrement du commerce de détail, renforcée par une saine croissance dans l’industrie automobile comme dans l’industrie pharmaceutique ont été favorables aux résultats du deuxième trimestre (…) Toutes les incertitudes exprimées dans l’attente du referendum semblent n’avoir eu qu’un effet limité.»
Les statistiques rendent compte d’une croissance solide durant la campagne du Brexit : des analystes estiment que cela est dû principalement à un meilleur résultat en avril. L’évaluation de la croissance au Royaume-Uni par l’ONS ne se fonde que sur 44 % de l’information – les chiffres de la croissance pour juin reflètent essentiellement les estimations des statisticiens. Les estimations de l’Institut national d’économie et de recherche sociale laissent entendre qu’il y a eu un fort ralentissement à la fin du 2e trimestre. Mais cela reste à vérifier.
Pour le moment, les craintes liées au Brexit restent infondées
Pour Martin Beck, conseiller économiste de l’EY ITEM Club, les chiffres officiels de la croissance au Royaume-Uni représentent « un dernier hourra » avant une période plus turbulente. Et une étude de la Confédération de l’industrie britannique a montré que les ventes de détail sont tombées à leur plus bas niveau depuis 4 ans au mois de juillet. Il a cependant dit qu’il fallait se garder de toute conclusion hâtive, d’autant plus que le secteur des services et de la fabrication restent dans une optique de 0,4 % au troisième trimestre.
Une nouvelle estimation de la croissance du deuxième trimestre, cette fois fondée sur 80 % de données sera publiée. En attendant, les craintes initiales liées au Brexit sont pour une bonne part remises en question.