Les cyberattaques sur les satellites, menace pour la sécurité globale ou aubaine pour le mondialisme ?

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Nous vivons dans la culture de la peur. Entre le principe de précaution et les nouvelles quotidiennes sur le terrorisme, les guerres, les comptes piratés et autres joyeusetés du monde contemporain, il y a bien des raisons d’être déprimé et de rêver d’un monde plus sûr. En creux, la question inévitable : mais qui donc devrait assurer cette sécurité ? Un nouvel épouvantail vient de faire surface. Selon un rapport réalisé par Chatham House, l’un des plus anciens think tanks sur les relations internationales, basé en Angleterre, la sécurité globale fait face aujourd’hui à une nouvelle menace, celle des cyberattaques visant les satellites. Ceci est fort probablement faux. Mais l’idée qui sous-tend la mise en garde est certainement de mettre en place davantage de mondialisme. Effet d’aubaine garanti.
 
Le monde ne serait absolument pas préparé à cette nouvelle forme d’attaque informatique qui pourrait frapper les très nombreux satellites devenus aujourd’hui indispensables au fonctionnement du commerce et des services financiers. Chatham House ajoute qu’il en va ainsi également pour les armes stratégiques, franchissant la limite entre l’improbable et l’invraisemblable.
 

Les cyberattaques sur les satellites, une catastrophe potentielle pour la planète

 
On ne mesure sans doute pas assez à quel point les infrastructures du monde peuvent être dépendantes de nos milliers de petites lunes artificielles : selon Chatham House, la quasi-totalité de la technologie sise au raz des pâquerettes tout comme les sociétés de grande envergure sont fortement dépendantes de données transitant par les satellites. Sur la terre ferme, les gouvernements font ce qu’il faut pour sécuriser les technologies et les données. Il n’en irait pas de même dans l’espace, selon le rapport.
 
Ces faiblesses, avertit celui-ci, pourraient profiter à des Etats, des associations criminelles, des terroristes et des pirates pour provoquer une catastrophe globale. Une de plus. Entre le réchauffement, la montée des eaux, et la destruction de « la nature », on n’avait pas besoin de cela !
 
Loin de recommander à chaque gouvernement d’assurer sa propre protection, comme le voudrait le principe de souveraineté et ce d’autant plus que des intérêts nationaux sont évidemment en jeu, Chatham House verrait bien la création d’une organisation globale – une de plus ! – pour parer à cette nouvelle menace. Il faut revoir « radicalement » la cybersécurité dans l’espace, indique le Dr Patricia Lewis, spécialiste de la sécurité internationale à Chatham House, alors que la situation évolue si vite qu’aucun gouvernement n’a les outils pour répondre à une éventuelle attaque.
 

Une nouvelle menace sur la sécurité mondiale, aubaine pour le mondialisme

 
Ce qui a changé, c’est que l’espace n’est plus dominé par une poignée de grandes nations mais soumis désormais aux « forces du marché », une tendance qui s’impose de plus en plus. Il faut donc, assure le rapport, une coopération entre nations, et certainement pas la mise en place de nouvelles régulations, processus trop lent. Il faut au contraire un régime permettant aux compagnies de l’espace de coopérer à travers le monde afin de parer à des attaques contre les infrastructures.
 
Et c’est là qu’on apprend que les grandes compagnies spatiales, « l’industrie de l’espace », ont déjà mis en place des équipes chargées d’assurer la sécurité informatique des satellites ; la Chine cherche des approches nouvelles comme l’enchevêtrement quantique, tandis que le réseau européen Galileo a déjà mis en place de nouvelles mesures de sécurité générales.
 

Au nom de la sécurité globale, faut-il tout accepter ?

 
Ici beaucoup de questions se posent. Est-il vraiment nécessaire de mettre en place un énième organisme international taillé sur mesure pour entrer dans le monde de la gouvernance globale ? Ne suffit-il pas de faire confiance aux nations et aux acteurs de l’industrie de l’espace pour assurer une sécurité dont ils ont suffisamment besoin pour la prendre au sérieux ? En fait, il faut s’interroger à la lumière du principe de subsidiarité, qui veut que l’on ne confie à l’échelon supérieur que ce qui ne peut pas être fait à l’échelon inférieur. La tendance actuelle est de lire ce principe à l’envers, en vue de la destruction des souverainetés.
 
C’est sans doute une des raisons pour lesquelles on joue tellement à nous faire peur en ajoutant toujours que tous les problèmes – réels et imaginaires – qu’on agite sont de ceux que le pouvoir politique classique ne peut régler. Sans laisser de place aux interrogations en sens contraire.
 

Anne Dolhein