Davos : le revenu pour tous, NEP contre le populisme et transition vers la décroissance de l’humanité en attendant les robots 

Davos Revenu Tous Robots Populisme Décroissance
 
Le forum économique mondial de Davos s’ouvre le 17 janvier et prévoit une séance sur le revenu pour tous. C’est la NEP proposée par la révolution mondialiste pour préparer la transition vers la décroissance de l’humanité qu’annoncent les robots, tout en maîtrisant le populisme.
 
Cette année le gratin mondialiste réuni à Davos en Suisse prendra pour thème le précariat : ainsi nomme-t-on le composé d’insécurité sociale, de baisse de salaire, d’instabilité et d’angoisse qu’a provoqué dans les pays anciennement et encore riches la politique d’ouverture des frontières. C’est l’occasion de réfléchir sur la colère qu’elle engendre pour empêcher qu’elle ne balaie le système. Sous le titre Le précariat, le populisme et les robots : le revenu pour tous est-il un impératif politique ?, le site du forum économique mondial publie un grand article qui ressemble à un manifeste et présente la chose comme la solution salvatrice.
 

A terme, les robots remplaceront avantageusement l’humanité

 
Le problème n’est pas simple et tourne autour d’une contradiction qui frappe l’intelligence artificielle. A long terme, les robots sont gentils. Alors que les humains mangent de la viande, polluent, font la guerre, empêchent égoïstement les migrants de pénétrer sur leur territoire, les robots sont non seulement techniquement et économiquement performants mais socialement et moralement parfaits. Ce n’est pas eux qui utiliseraient des montagnes de couches-culottes ou jetteraient des capsules plastiques dans l’océan pour faire mourir les thons. C’est pourquoi certaines boîtes ont déjà un robot qui siège à leur conseil d’administration. C’est pourquoi aussi un rapport de la Maison-Blanche publié hier intitulé L’économie, l’intelligence artificielle et l’automatisation se félicite de la montée en puissance des robots dans l’économie et invite les entreprises à investir pour l’accélérer. Elles en tireraient « de nombreux bénéfices ». En particulier 47 % (soyons précis!) des emplois pourraient être occupés par des robots.
 
Dans un premier temps, bien sûr. Plus l’intelligence artificielle se perfectionnera, plus elle pourra grignoter, tranche de saucisson après tranche de saucisson, la quasi-totalité des emplois. Au terme du processus, l’homme ne sera plus nécessaire pour faire tourner la machine, et comme les écologistes nous expliquent qu’il est une nuisance terrible pour notre planète, on le remplacera par les robots avec profit. Ce grand remplacement sera la solution finale du problème humain.
 

Davos se méfie de Trump, son populisme, ses méchants robots

 
Le drame est qu’à court terme les robots sont méchants. Les infographies sont formelles. Ils piquent en priorité les jobs des plus pauvres et des moins diplômés. Les robots sont antisociaux. La preuve, Donald Trump est pour. Ce protectionniste frileux veut fermer les frontières, renvoyer les clandestins chez eux et développer l’intelligence artificielle. C’est un programme de haine. Les mondialistes de Davos, qui sont les cousins de ceux qui rédigent les recommandations de l’ONU, ont un autre programme et toute la différence tient dans le calendrier. Ils ont prévu d’abord un autre grand remplacement. Le grand remplacement des peuples d’Europe par des populations venues du tiers monde. Et le remplacement des vieilles nations par la Chine et les autres pays émergents dans le rôle du maître.
 

Attention : immigration et décroissance peuvent engendrer le populisme

 
Un récent article de Ritv montrait que les Chinois se moquent de l’incapacité des Américains, amollis par des décennies de richesse, à supporter les fatigues et la dureté d’un travail dans l’industrie manufacturière. Que diraient-ils de l’Europe ? Minés par l’État providence et la délégation progressive des travaux pénibles à l’immigration, les pays du Nord ont pris des habitudes de Sybarites. Les esclaves chinois ou pakistanais sont les robots d’aujourd’hui, ils font le travail qui nous permettent encore de vivre à peu près à bas prix, ils assurent la fin de l’Europe en synergie avec les Afghans, les Syriens et les Africains qui l’envahissent. Hélas, cela ne va pas tout seul. L’Europe n’aime pas plus se voir déposséder de sa richesse et de sa puissance, qu’elle n’apprécie de se faire envahir. D’où, un peu partout, des Pays-Bas à la France en passant par le Royaume Uni et l’Autriche, cette croissance du populisme si préjudiciable au vivre-ensemble tel que le définissent les mondialistes, et qui inquiète si fort à Davos.
 

NEP à Davos : le revenu pour tous, tactique de transition

 
Pour résoudre la contradiction qu’il y a entre des robots bons demain mais potentiellement méchants aujourd’hui, les penseurs du forum économique mondial ont élaboré une astuce tactique comparable à la NEP de Lénine, une façon de lâcher du lest sans compromettre la révolution. Ils tirent de sa naphtaline le vieux projet de revenu pour tous. Le plaçant sur l’autel du progrès avec quelques divinités secondaires comme Keynes et une kyrielle de prix Nobel d’économie, ils lui décernent toutes sortes d’Oscar : celui de la justice sociale, celui de la liberté, celui de la sécurité, et celui de la salubrité politique : seul il parviendra à juguler « la montée des extrémismes ». Pour faire plaisir à droite, ils présentent la chose comme le moyen de rectifier les abus d’un « capitalisme de rentiers » et de démanteler « l’État providence construit de bric et de broc ». Pour faire plaisir à gauche, ils affirment qu’il changera la vie en permettant aux hommes de se « réapproprier du temps » pour le reporter sur des tâches non rémunérées, la culture, l’associatif, l’humanitaire. Bref, le bonheur post-soixante-huitard.
 

Avec le revenu pour tous, Davos nous habitue à ne plus travailler

 
Le coup est joliment pensé. D’un côté, voilà désarmée la colère populaire qui mène au populisme. Puisque j’ai ma pitance assurée, je me fiche un peu des migrants et du naufrage de l’Europe, je vais à mon stage de macramé ou de plongée aux Seychelles. L’organisation nouvelle des loisirs permet « plus de démocratie ». Et Trump et ses vilains robots passent au second plan, voire deviennent inutiles – donc on n’en parle plus. De l’autre, voici petit à petit l’homme « libéré » du travail. C’est-à-dire habitué jour après jour à ne plus gagner sa vie. C’était déjà un peu le cas avec l’éboueur malien et les RTT, ça va se généraliser avec le revenu pour tous. Pendant que je m’investirai dans un programme d’aide à la personne au Bangladesh, ce que faisaient traditionnellement les familles, les robots prendront progressivement ma place en me laissant un sentiment de libération et de progrès. La malédiction de la Bible, « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front », sera abolie. Nous serons comme des dieux au Paradis terrestre, juste au moment d’avaler la pomme.
 

L’humanité sportulaire attendra docilement son grand remplacement

 
Accessoirement, nos sociétés étaient bâties depuis des millénaires sur le travail rémunéré. Sans lui, nous n’aurons plus d’autonomie ni économique, ni sociale, ni bien sûr politique. Nous ressemblerons à cette plèbe romaine déracinée de ses terres que les démagogues menaient avec les jeux et surtout avec la sportule, cette ration de vivre suffisante, mais limitée, que l’on renouvelait nécessairement chaque jour, assurant ainsi la dépendance absolue de celui qui en vivait. Les sportulaires qui vivront du revenu pour tous dépendront du système mondial que Davos installe à travers les États, et ils ne sauront s’opposer à rien, ni dans un premier temps à l’immigration invasion, ni aux fantaisies sociétales diverses, ni plus tard à l’avènement des robots.
 
Oh, on ne dira pas, on va vous remplacer par des robots. Il suffira que la laisse soit courte, que le revenu pour tous ne permette pas d’élever plusieurs enfants : on réduira à deux, à un, à zéro, pour vivre intensément et dignement. En plus, ce sera écocitoyen, car la planète est trop peuplée et nous la blessons. Notre décroissance la rétablira dans toute sa splendeur. Là où on nous emmènera, ce sera la mort douce, dans un éternel printemps parmi les orchidées et la faune rendue à sa biodiversité. Un dernier shoot avant de disparaître.
 

Pauline Mille

 
Davos Revenu Tous Robots Populisme Décroissance