Décès de la voyante d’Akita, sœur Agnès Sasawaga

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Les rumeurs multiples annonçant le décès de Sœur Agnès Sasagawa, religieuse dans la communauté des Servantes de l’Eucharistie à Akita au Japon et voyante d’apparitions mariales faisant écho aux avertissements de la Vierge à Fatima, ont été confirmées par téléphone à Catholic News Agency par un prêtre de la ville. Agée de 93 ans, elle s’est éteinte le 15 août en la fête de l’Assomption de la Très Sainte Vierge Marie. Son ordre a précisé qu’elle avait reçu des « traitements médicaux depuis quelque temps » avant sa mort.

Née dans une famille bouddhiste, Katsuko Sasawaga devait se convertir à la religion catholique après avoir été miraculeusement guérie d’une maladie après qu’une soignante chrétienne lui eut donné de l’eau de Lourdes. Devenue catéchiste en paroisse dans un premier temps, elle rejoignit l’institut séculier des Servantes fondé par l’évêque local, Mgr John Shojiro Itô, avant de se retirer dans un couvent de religieuses après être soudainement tombée victime de surdité.

C’est à partir de 1973 qu’elle a bénéficié de messages surnaturels par le truchement d’une statue de bois inspirée de « Notre Dame de tous les peuples » d’Amsterdam se trouvant dans la chapelle de la maison de sa communauté à Akita, ainsi que de divers phénomènes spirituels.

 

La voyante d’Akita, sœur Agnès, miraculée et convertie

Après de longues années d’enquête, Mgr Itô devait conclure dans une lettre du 22 avril 1984 au « caractère surnaturel d’une série d’événements mystérieux concernant la statue de la Sainte Mère Marie », autorisant la vénération de celle-ci « en attendant que le Saint Siège publie un jugement définitif à son sujet », tout en soulignant à la fois l’importance et les limites des « révélations privées ».

Cette reconnaissance officielle n’est jamais venue et les événements d’Akita n’ont jamais « approuvés » formellement (comme l’a précisé une lettre du nonce apostolique à Tokyo, Ambrose de Paoli, en 1999) ; cependant, le cardinal Ratzinger, alors qu’il était encore préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, avait laissé en vigueur le jugement d’Itô selon lequel les apparitions et les messages étaient acceptables pour les fidèles, en donnant selon plusieurs sources des assurances privées en ce sens, mais sans signer de décret public.

Les trois messages ont été donnés du 6 juillet au 13 octobre 1973 ; par la suite, à partir de janvier 1975, la statue a pleuré à 101 reprises, les lacrymations se produisant sur une période de sept ans.

Les messages rapportés par sœur Agnès multiplient les appels à la prière – notamment du rosaire récité pour le pape, les évêques et les prêtres – et à la pénitence pour « adoucir la colère du Père » alors que « le Père céleste s’apprête à infliger un grand châtiment à toute l’humanité ». « Sans trop vous attacher à la forme, soyez fidèles et fervents à la prière pour consoler le Maître », enjoignait-elle à la sœur et à sa communauté à l’occasion du deuxième message.

Le dernier message de Notre Dame d’Akita est le plus saisissant :

« Comme je vous l’ai dit, si les hommes ne se repentent pas et ne s’améliorent pas, le Père infligera un terrible châtiment à toute l’humanité. Ce sera un châtiment plus grand que le déluge, tel qu’on n’en a jamais vu auparavant. Le feu tombera du ciel et anéantira une grande partie de l’humanité, les bons comme les mauvais, n’épargnant ni les prêtres ni les fidèles. Les survivants se retrouveront dans une telle désolation qu’ils envieront les morts. Les seules armes qui vous resteront seront le Rosaire et le Signe laissé par Mon Fils.

« L’œuvre du diable s’infiltrera jusque dans l’Eglise de telle sorte que l’on verra des cardinaux s’opposer à d’autres cardinaux, des évêques à d’autres évêques. Les prêtres qui me vénèrent seront méprisés et combattus par leurs confrères… les églises et les autels seront saccagés ; l’Eglise sera pleine de ceux qui acceptent les compromis et le démon poussera beaucoup de prêtres et d’âmes consacrées à quitter le service du Seigneur.

« Le démon sera particulièrement implacable contre les âmes consacrées à Dieu. La pensée de la perte de tant d’âmes est la cause de ma tristesse. Si les péchés augmentent en nombre et en gravité, il n’y aura plus de pardon pour eux. »

Que le monde soit aujourd’hui dans un extraordinaire état de révolte contre Dieu, que l’Eglise soit aujourd’hui dans un état de grande désolation ne fait pas de doute. Et les demandes de Notre Dame d’Akita ne font que répéter avec plus d’urgence ce qu’elle disait aux voyants de Fatima – sans, toutefois, l’annonce du triomphe de son Cœur Immaculé.

 

Le décès de la voyante d’Akita et les « apparitions » d’Amsterdam

Les événements d’Akita présentent un aspect curieux en ce que la statue de bois qui a servi de support aux phénomènes surnaturels représente (d’une façon plutôt classique) « Notre Dame de tous les peuples », en référence aux étranges et multiples « apparitions » d’Amsterdam rapportées par la Néerlandaise Ida Peederman. Celles-ci viennent de faire l’objet d’un constat définitif de non-supernaturalité de la part du Dicastère pour la Doctrine de la foi, par décision pontificale. Son communiqué du 11 juillet dernier explique que contrairement à l’habitude qui consiste à ne pas publier les décisions sur les supposés phénomènes surnaturels, et en raison des « doutes persistants » au sujet de l’affaire de la « Dame de tous les peuples », il avait été décidé de rendre public le jugement rendu en 1974 sous Paul VI qui en prenait la responsabilité. Il s’agit du jugement le plus négatif possible de la part du Vatican.

Un jugement plutôt rassurant, compte tenu des multiples aspects fortement choquants des très bavards « messages » d’Amsterdam dont la lecture systématique (en néerlandais) ne laisse pas croire qu’ils puissent venir du ciel, ne serait-ce qu’en ce qu’ils enseignent une prière désignant la Vierge Marie comme « celle qui fut un jour Marie ». Inciter à ne pas vénérer le « saint nom de Marie » est un signal d’alerte on ne peut plus clair !

Il n’y a pas de lien organique entre les apparitions d’Amsterdam et les messages d’Akita : le caractère trompeur des premières n’entraîne pas la fausseté des seconds, et l’important est justement de ne pas établir un tel lien.

On peut retenir au contraire la prière de dévotion au Cœur Sacré de Jésus eucharistique, approuvée par Mgr Itô pour la communauté des Servantes de l’Eucharistie et que Notre Dame devait valider en invitant sœur Agnès à la réciter avec elle :

« Je joins mon cœur à votre Cœur adorable, immolé en perpétuel sacrifice sur tous les autels du monde, louant le Père et implorant la venue de votre Règne, et je vous fais l’oblation totale de mon corps et de mon âme. Daignez agréer cette humble offrande comme il vous plaira, pour la gloire de Dieu et le salut des âmes… »

 

Anne Dolhein