Le quotidien allemand Bild Zeitung et son confrère grec Kontra l’affirment vendredi : le ministre des Finances hellénique, le très discuté Yanis Varoufakis, serait sur le point de démissionner.
Omniprésent depuis son arrivée au gouvernement, son absence médiatique ces derniers jours suffit à multiplier les rumeurs. Mais Athènes a aussitôt démenti ce qui pourrait bien être, à l’heure où elle remettait à Bruxelles son projet de réformes structurelles une nouvelle pression médiatique à son encontre.
L’affirmation non fondée de la démission de Yanis Varoufakis
« Les attaques injustes contre Varoufakis vont continuer et, pour calmer la situation, il envisage de démissionner », affirmait Bild Zeitung, ajoutant avec assurance : « Ce n’est qu’une question de temps avant que Yanis Varoufakis ne se retire. C’est une chose réglée. Ceci va apaiser les relations avec l’Union européenne, et en particulier avec l’Allemagne. »
La chose, évidemment, ne serait pas pour déplaire à Berlin, qui voit dans le chantre grec de l’anti-austérité un empêcheur réguler en rond.
Certes, ces derniers jours, c’est le premier ministre grec lui-même qui gère les négociations avec Bruxelles. Sans doute Alexis Tsipras a-t-il pris la mesure de l’agacement que son ministre des Finances peut provoquer parmi ses partenaires européens, d’autant que Yanis Varoufakis a freiné autant que faire se peut face aux demandes de réformes de Bruxelles.
Pour cette raison, cette absence vient sans doute confirmer la volonté d’Athènes de trouver un compromis, comme disent politiques et journalistes européens. Une formule sans consistance, car on ne voit pas quel compromis il peut y avoir à plier devant les exigences du totalitarisme de Bruxelles, et à passer sous ses fourches caudines…
Pour autant, Athènes a démenti toute idée de démission de Yanis Varoufakis : « Rien de tout cela n’est vrai, c’est loin de la réalité ! » Et le porte-parole du gouvernement grec a déclaré : « Ces rumeurs sont totalement infondées. » Le gouvernement a « absolument et catégoriquement démenti tout problème et toute hypothèse de démission de M. Varoufakis », insiste-t-il.
Quant à l’intéressé, il a déclaré : « Chaque fois que les négociations chauffent, on voit surgir une nouvelle rumeur sur la démission, ma fin, etc. Assez amusant. »
Athènes face à la pression médiatique
En attendant, Alexis Tsipras a profité du retrait médiatique de son bouillant ministre pour soumettre à ses créanciers réunis au sein du « Groupe de Bruxelles » une liste détaillée de réformes censées assurer un petit excédent budgétaire cette année. Il espère ainsi débloquer une nouvelle aide financière.
Un responsable grec a néanmoins précisé : « La liste ne comporte pas de mesures à caractère de récession. »
Une affirmation qui prouve que la ligne Varoufakis est toujours valable à Athènes, et que le gouvernement ne tient pas à se mettre davantage à dos les Grecs, très sensibles désormais sur toutes ces questions économiques.
Si Athènes allait plus loin, la question ne serait plus celle de la démission d’un ministre, mais celle, autrement plus délicate, de tout un peuple.