La « démocratie profonde » pour mettre fin à la « crise du changement climatique »

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Heather McGhee, présidente de l’association Démos, un think tank politique basé à New York, a les honneurs du Huffington Post qui présente ses propositions pour mettre fin à la « crise du climat ». Le changement climatique, selon Mme McGhee, est imputable à une « démocratie qui ne fonctionne plus ». Elle en est tellement persuadée qu’elle n’a même pas évoqué l’industrialisation globale, l’urbanisation, et les besoins énergétiques à prévoir alors que la population mondiale continue de croître, observe le journaliste qui présente les demandes de l’Américaine en vue d’une « démocratie profonde », solution au « changement climatique ».
 
La jeune femme s’exprimait devant la 28e conférence annuelle des Bioneers en Californie. Activiste politique et sociale, Heather McGhee a expliqué que les Etats-Unis ont failli dans leur devoir de « résoudre » la question du changement climatique parce que les gens de pouvoir utilisent depuis quarante ans une « culture du racisme » pour entretenir les divisions nationales sur le plan racial, religieux, économique et de « genre ».
 

Mettre fin au changement climatique en luttant contre la culture du racisme…

 
Comment ? Mystère – le raisonnement est curieux. Selon l’analyste, dans cette « démocratie cassée » on a laissé la crise du climat se développer à vue d’œil – preuve selon elle que les Etats-Unis ne disposent pas d’une « démocratie où l’intérêt public peut prévaloir ».
 
« Ce n’est que dans une démocratie cassée que les grosses sociétés de carburants fossiles peuvent faire prévaloir leurs profits du prochain trimestre sur l’existence même de la génération à venir. C’est le capitalisme qui écrit aujourd’hui les règles de la démocratie, et non l’inverse. Le changement climatique est le résultat de l’inégalité sociale, économique et politique », a-t-elle ajouté.
 
Avec Démos, pas de doute, c’est le socialisme qui est promu : le think tank cherche à créer une société « où chacun ait également son mot à dire et dispose de l’égalité des chances ».
 
Avec son budget annuel de 8 millions de dollars et ses cinquante employés, Démos cherche à contrer l’influence de l’argent en politique (ce qui est paradoxal, vu ses moyens !) mais se trouve parfaitement dans l’air du temps et à la remorque de la pensée unique dans ses objectifs : combattre le racisme et les inégalités raciales.
 

La crise du climat, vu depuis la gauche multiculturelle

 
Complètement en phase avec le discours sur le changement climatique, Démos a pondu des rapports annonçant que l’enfant né en 2015 aux Etats-Unis et espérant un revenu moyen risque de perdre plus de 450.000 dollars de gains au cours de sa vie en raison des effets du réchauffement, et que les premiers à souffrir de la situation seront les gens de couleur et les pauvres, qui subiront les effets du changement climatique de manière « disproportionnée ».
 
Au contraire, assure Démos, la transition vers une économie « propre » créerait 2 millions d’emplois en trente ans aux Etats-Unis, et ferait croître le PIB de 290 milliards de dollars, ce dont chaque famille bénéficierait à raison de 650 dollars par an à travers les 41 milliards épargnés en coûts d’énergie. Comme si l’énergie dite « verte » était meilleure marché que les sources actuelles… nous payons pour savoir qu’il n’en est rien.
 
Mais le but de tout cela est du moins clairement exposé par Heather McGhee qui qui a expliqué, lors de la conférence Bioneer, combien la situation lui semble propice : « Nous voyons dans la crise du changement climatique une occasion pour utiliser la transformation économique que nous savons nécessaire, non seulement pour réduire les émissions mais pour réduire les inégalités : pas seulement pour améliorer l’efficacité énergétique, mais pour augmenter la richesse parmi les familles et les communautés de couleur. »
 

La démocratie profonde, c’est distribuer les revenus et mettre fin au capitalisme

 
Grâce au fruit de leur travail dans une économie en pleine expansion ? Pas du tout ! Il s’agit de redistribuer, comme toujours dans la logique socialiste ; il est des plus important de rediriger « 40 % des revenus de la tarification du carbone et d’autres mesures vers les communautés les moins riches et les plus polluées de l’Etat. »
 
L’Etat de New York, pour être précis. Démos fait partie d’une coalition de 120 groupements similaires travaillant dans cette même direction, NewYork Renews.
 
Il ne faudrait surtout pas croire qu’il s’agit d’une équipe de doux-dingues sans poids dans la vie publique. Mme McGhee elle-même a participé à l’élaboration d’éléments clef de la réforme Dodd-Franck et a contribué à la mise en place de la Loi de protection des consommateurs sous Obama.
 

Anne Dolhein