Un GIF pour montrer le déséquilibre commercial entre la Chine et les Etats-Unis

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Trente ans d’échanges commerciaux entre la Chine et les Etats-Unis, c’est ce qu’illustre un petit graphique sous format GIF – une image informatique qui bouge en boucle – qui donne raison à ceux qui accusent la Chine de « tuer » son partenaire américain. Donald Trump en tête. Le déséquilibre commercial est symbolisé par la progression très différenciée entre les « milliards » d’exportation : carrés verts dans le sens Etats-Unis-Chine, carrés rouges dans l’autre sens.
 
Tout part de zéro, ou presque, en 1985. Sur les trente années qui suivent, la progression des exportations chinoises vers les Etats-Unis est en moyenne quatre fois plus forte que celle des exportations dans l’autre sens, hormis quelques accrocs nettement plus graves du côté américain, et on en arrive en 2015 à un déficit des échanges au détriment des Etats-Unis de 365,7 milliards de dollars.
 

Les exportations de la Chine vers les Etats-Unis multipliés par 123 en 30 ans

 
Le volume des exportations dans le sens Etats-Unis-Chine a été multiplié par 30 depuis 1985 ; dans l’autre sens, il l’a été par 123. C’est une véritable explosion. Certes la Chine n’est que le troisième marché extérieur des Etats-Unis qui exporte plus de deux fois plus vers ses voisins : le Canada et le Mexique. La Chine exporte elle aussi vers d’autres marchés et elle reste le plus gros négociant de biens de la planète.
 
L’atelier de la planète a beau connaître des difficultés et des tempêtes boursières, la Chine a beau importer moins – signe de ralentissement économique et de moindre consommation domestique – elle reste sur une ligne ascendante en ce qui concerne son emprise sur le commerce avec les Etats-Unis, même si le rythme ralentit depuis 2010.
 

Le déséquilibre commercial illustré par un GIF

 
Quelles sont les conséquences de cette situation ? La présentation que le site howmuch.net fait du GIF sur les exportations se veut rassurante. Les sociétés américaines profitent des ventes des produits qu’elles font assembler en Chine, et les Américains profitent de produits bon marché ; et si les Chinois achètent moins de produits « made in USA », c’est simplement que leurs revenus ne le leur permettent pas encore.
 
Telle n’est pas la tendance lourde de l’économie globale qui cherche sans cesse à minimiser les coûts de la production et qui n’hésite pas à fabriquer du chômage délétère non seulement pour ceux qui sont sans emploi, mais aussi pour les actifs qui supportent le coût de cette misère sociale. Voilà des décennies qu’on nous annonce des lendemains qui chantent pour tous grâce à l’extension du libre échange. Pour exploser le mythe, il suffit de regarder autour de soi.
 

Anne Dolhein