Des diamants dans l’atmosphère pour ralentir le réchauffement ? Analyse d’une propagande

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Le Daily Mail online, version numérique d’un grand quotidien britannique, relaie une information « scientifique » qui est le type même de la manipulation grossière de l’opinion par la propagande réchauffiste. Le titre a tout pour agripper l’attention du lecteur : « Des scientifiques veulent injecter des millions de tonnes de diamants dans l’atmosphère pour ralentir le réchauffement global – mais c’est un immense boulot. » On se demande immédiatement comment ils comptent s’y prendre, et à partir de là la propagande se met en route. Cela mérite une petite analyse.

 

Le souffre des volcans dans l’atmosphère contre le réchauffement

Sous la direction de Sandro Vattioni, principal auteur de l’étude, quelques « scientifiques » de l’Institut des sciences de l’atmosphère et du climat de l’ETH de Zurich ont étudié les effets de la pulvérisation de divers aérosols dans l’atmosphère dans le dessein de refroidir le climat. Ce n’est pas une nouveauté. Ayant observé que les grandes éruptions volcaniques entraînent des années froides, de nombreuses équipes ont expérimenté l’injection de dioxyde de souffre (SO2) dans l’atmosphère. L’effet refroidisseur existe, mais, comme le remarque l’équipe de Zurich dans son étude publiée dans Geophysical Research Letters, elle entraîne plusieurs inconvénients : utilisé à haute dose, le SO2 peut provoquer des pluies acides et endommager la couche d’ozone. C’est pourquoi elle a étudié d’autres aérosols dont les particules pourraient réfléchir la lumière du soleil, et ainsi refroidir l’atmosphère, sans la perturber.

 

Les diamants c’est bien mieux mais beaucoup plus cher

Faute d’expérimentation possible, l’équipe de Zurich a modélisé les effets de la pulvérisation de six solides en aérosol, carbure de silicium, anatase, rutile, aluminium, calcite et DIAMANT. Le Mail a écrit ce dernier mot en capitales dans son titre et ne détaille nullement l’étude des cinq autres solides. Ce sont les « millions de tonnes de diamants » qui sont retenues pour captiver le lecteur. Parce que, on le sait depuis James Bond, les diamants sont éternels. Parce qu’ils brillent et sont précieux (même s’il ne s’agit ici que de poussière). Bref, c’est avec les diamants qu’on hypnotise le lecteur crédule avant de lui fourguer la propagande réchauffiste. On le fait rêver à envoyer dans l’espace cinq millions de tonnes de diamant chaque année afin d’obtenir un refroidissement garanti de 1,6° C (croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer), le tout pour la coquette somme de 153 milliards de livres sterling d’ici à la fin du siècle.

 

Une bonne atmosphère pour s’ouvrir à la propagande

Voilà notre lecteur en train de rêver à l’étrange remède et à son prix, et on peut soumettre son cerveau sans défense au sempiternel pilonnage de bobards. Citons le Mail : « Les émissions mondiales de gaz à effet de serre augmentent d’année en année, avec des effets dévastateurs sur la température de la Terre. Le mois dernier a été le deuxième mois de septembre le plus chaud jamais enregistré, avec une température moyenne de l’air mondiale atteignant 61,1° F (16,17° C). De plus, plusieurs mois en 2024 ont battu des records, devenant les plus chauds jamais enregistrés pour ce mois particulier – à savoir janvier, février, mars, avril, mai et juin. Les climatologues du monde entier étudient frénétiquement diverses mesures pour ralentir ce réchauffement. »

 

Analyse d’une manipulation grossière

Une fois la pilule avalée, on revient à l’abracadabrante étude suisse. D’après le modèle, qui porte sur une période de 45 ans, le diamant réfléchit mieux, reste en l’air, ne s’agglutine pas et ne se combine à nul autre élément pour former de substance nocive. Bref, l’idéal, sauf son prix. 800 fois la fortune d’Elon Musk. Les gens de Zurich pensent bien qu’on ne retiendra pas leur solution, mais ils espèrent que d’autres poursuivent ces recherches, avoir fait parler d’eux, avoir enfoncé un peu plus dans la tête des décervelés « l’urgence climatique ». Au-delà de la pitrerie « scientifique » et de la manipulation de l’opinion à des fins de propagande, le mythe du réchauffement du climat par l’homme, qui a déjà changé notre façon de produire, consommer et vivre a sauté un nouveau seuil : il est en train de justifier les « travaux » lancés pour modifier le climat. L’homme se prend vraiment pour un Titan.

 

Pauline Mille