Doutes sur la gestion régionale de Ségolène Royal

Doutes gestion régionale Ségolène Royal
L’ancienne présidente de la région Poitou-Charentes Ségolène Royal et son successeur, Jean-François Macaire.

 
Ségolène Royal est en colère ! Elle menace de poursuites judiciaires ceux qui portent des accusations qu’elle affirme « diffamatoires » sur sa gestion régionale passée. Avec des doutes, pour ne pas dire des accusations, sur l’état des deniers publics lors de son passage à la tête de la région Poitou-Charentes.
 
Il faut dire que l’audit commandé par la nouvelle région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes (ALPC) a permis de confirmer, jeudi, à l’occasion de sa publication, « une forte dégradation des ratios financiers » de ce qui était auparavant la région Poitou-Charentes.
 

Doutes sur la gestion de Ségolène Royal

 
Une analyse qui vient confirmer les propos tenus au mois de février par le président socialiste – donc peu suspect d’être un adversaire idéologique de Ségolène Royal – de ladite région ALPC, Alain Rousset, qui avait révélé que l’ancienne région avait laissé pour 132 millions d’impayés, dont 62 millions en investissement et 70 millions en fonctionnement. Une paille…
 
Jusqu’à l’établissement de la nouvelle région, Poitou-Charentes était présidée par le socialiste Jean-François Macaire, qui avait succédé, en avril 2014, à Ségolène Royal lorsque celle-ci était devenue ministre de l’Environnement. Mais celle-ci a présidé la région pendant dix ans.
 
« Cet audit est un point de départ. Mais il pose beaucoup de questions sur la sincérité des comptes de l’ex-Poitou-Charentes », a commenté Olivier Chartier, le président Républicains de la commission des finances de la région, qui accuse le ministre de l’Ecologie d’être responsable de cet état de fait : « Sans fusion avec la grande région, cela aurait été la faillite. Mme Royal est à l’origine de cette situation, même si elle n’est pas la seule responsable puisque M. Macaire a repris les choses. »
 
L’audit, qui a été mené par le cabinet Ernst&Young, relève que « la situation financière (…) s’est dégradée entre 2013 et 2015 », et que cette dégradation provient de « la forte baisse de l’épargne brute (- 71 % en deux ans) du fait d’un “effet ciseau” entre les dépenses et les recettes de fonctionnement ».
 

Quelques chiffres de la politique régionale socialiste

 
Autre chiffre accablant, celui de la capacité de désendettement, passé de 4,1 ans en 2013 à 20,4 ans en 2015. A cela s’ajoute le fait qu’une partie de la dette – 46 millions d’euros précisément – correspond à des emprunts à haut risque dont certains ont été souscrit en 2011, alors qu’ils étaient déconseillés depuis 2010…
 
On pourrait également citer l’octroi de quelque 94 millions d’euros de garanties d’emprunts à des entreprises, quand, dans le même domaine, l’ancienne région Aquitaine se limitait à 4 millions d’euros.
 
Comment mieux dire que la gestion de cette région était alors confiée à des incapables ?
 
Mais Ségolène Royal dément en bloc. « Il n’y a que dans les Etats totalitaires où on jette en pâture des chiffres, des mots, des gens sans qu’ils aient la possibilité de s’expliquer », a-t-elle dit sur France 3, en jugeant « inexact » qu’il y ait des impayés. Curieuse formule ! On peut dire que cela est « vrai » ou « faux », mais que signifie précisément « inexact » ?
 

Totalitaire ?

 
Quant à la référence aux Etats totalitaires, elle ferait rire si nous ne nous trouvions pas, de fait, dans un Etat qui impose son idéologie par un déni démocratique systématique de l’expression populaire.
 
Qu’importe à ces gens. Ségolène Royal, qui s’est dit « scandalisée à la fois de la méthode et du fond », a affirmé se réserver le droit de poursuivre ses détracteurs.
 
Les socialistes aussi ?
 

François le Luc