DRAME Les destinées d’Asher ♥


 
Les destinées d’Asher est un drame israélien centré sur un adolescent juif de la région de Tel-Aviv, Asher. Il devrait, en principe, passer à l’âge adulte à ses dix-huit ans. Or il se comporte le plus souvent encore en adolescent immature, violent à l’occasion. Il poursuit une scolarité peu brillante dans un lycée israélien, dans une classe professionnelle. Il travaille en parallèle à temps partiel dans l’entreprise du bâtiment de son père. Asher donne satisfaction comme ouvrier sur un chantier, mais non comme lycéen devant étudier afin d’espérer obtenir son baccalauréat israélien. Comme en France, le baccalauréat serait dans les faits facile à obtenir en Israël sans trop travailler, et ce de notoriété publique… Ceci démobiliserait particulièrement les sujets peu brillants qui ont déjà, malgré tout, toutes les chances de le rater, comme Asher.
 
Les destinées d’Asher vaut par son aspect quasi-documentaire sur un lycée israélien et ses classes professionnelles. Les professeurs et l’encadrement de l’établissement font vraiment preuve de trésors de patience, de compréhension, de gentillesse, d’efforts pédagogiques, face à un public quand même fort peu gratifiant… Nous persistons à penser que tous les adolescents, et ce de manière universelle, ne sont vraiment pas faits pour suivre des études intellectuelles, et ce dès le lycée ou a fortiori l’université.
 

Les destinées d’Asher peut intéresser les curieux

 
La société israélienne spécifique – du moins dans son aspect purement juif ou presque, typique de Tel-Aviv – est bien rendue avec la tension entre des traditions intellectuelles très développées, et un anti-intellectualisme populaire contraire assez courant. Les enseignants essaient de diffuser des trésors culturels, qu’ils soient spécifiquement juifs ou tout simplement européens : ainsi, les tragiques grecs figurent-ils au programme du baccalauréat, et sont sérieusement étudiés. A l’inverse, le père d’Asher affiche son mépris de toute culture, et en particulier des poètes. Quant à Asher, il se conduit toujours à contretemps : il lie ses manuels de littérature ou d’histoire sur le chantier, ce qui fait bondir son père d’indignation, ou se comporte en indiscipliné chronique au lycée, totalement déconcentré en classe. Asher reste un adolescent sottement provocateur. Il nous a semblé de ce fait antipathique. Le propos du film insiste sur des circonstances atténuantes : grandir sans mère peut perturber, certainement. Mais ce triste fait ne produit pas nécessairement des asociaux et Asher n’a pas quatre mais dix-huit ans !
 
Sans être vraiment passionnant, Les destinées d’Asher peut intéresser les curieux du sujet.
 

Hector JOVIEN