Les écoles des Etats-Unis font la promotion de la prononciation juste des noms étrangers. Sous peine d’être taxé de racisme…

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L’idéologie de l’antiracisme vient d’inventer un nouveau concept aux Etats-Unis : la micro-agression (on la connaissait déjà) que constituerait (et c’est la nouveauté) le fait de mal prononcer des noms étrangers. Selon l’Associated Press, de nombreuses écoles des États-Unis invitent actuellement leurs professeurs à s’engager solennellement à ne plus mal prononcer le nom de leurs élèves. La pression est forte, puisque ceux qui récusent cette nouvelle exigence se verraient taxer de racisme ou d’intolérance.
 
La campagne trouve son origine auprès de l’Association nationale d’éducation bilingue des Etats-Unis. Elle a été lancée sous l’intitulé « Mon nom, mon identité : une déclaration de soi », et comporte un volet de culpabilisation des enseignants qui doivent comprendre que l’incapacité à prononcer le nom d’un enfant pourrait entraîner chez celui-ci « anxiété et ressentiment ».
 

528 districts scolaires des Etats-Unis s’engagent à faire respecter la prononciation juste des noms des élèves

 
Autant de micro-agressions dont l’enfant pourrait pâtir durablement : « Une micro-agression peut s’enraciner dans le racisme, sexisme, ou la discrimination fondée sur la nationalité ou l’orientation sexuelle. Elle peut être infligée de manière fortuite, voire inconsciente. Et elle peut déclencher des effets qui s’additionnent avec le temps », enseigne la doctrine officielle de l’antiracisme. Et selon Yee Wan, directeur des services d’éducation multilingue du district scolaire Santa Clarita, de Californie, « mal prononcer le nom d’un élève nie véritablement son identité, ce qui à son tour peut empêcher les progrès scolaires ». Il s’agit d’un « manque d’égard envers la famille et la culture de l’élève », estime de son côté Rita Kohli, qui enseigne les sciences de l’éducation à l’université de Californie.
 
A ce jour, 528 districts scolaires aux États-Unis ont adopté le principe de l’engagement à la prononciation parfaite, partant du principe qu’une erreur involontaire – qui dans les sociétés civilisées, et probablement dans la plupart des écoles américaines, se règle en deux ou trois échanges courtois – s’apparente au pire « péché » de notre temps, le racisme.
 

Ne plus écorcher les noms étrangers dans les écoles pour éviter l’accusation de racisme

 
Il faut comprendre à quel point de telles manœuvres ne sont pas réellement destinées au bien des enfants, mais à l’avancement d’un totalitarisme sournois, où une communauté est désignée comme systématiquement coupable face à une autre.
 
On y croirait d’ailleurs davantage si les spécialistes en pédagogisme et autre professeurs de sciences de l’éducation avaient réellement à cœur de respecter le sens de l’identité de l’élève. Des décennies de grammaire fonctionnelle et de décervelage ont depuis longtemps contribué à priver les enfants soumis à cette ingénierie sociale de leur conscience d’eux-mêmes comme sujets agissants. Dans le pire des cas, ils ne savent plus qui sont, ils savent encore moins où ils vont ni pourquoi ils sont sur terre ; alors faire de la décoration avec un nom de famille bien ou mal prononcé, c’est vraiment d’une abominable hypocrisie.
 

Anne Dolhein