L’empire chinois est menacé sur ses marges, notamment au Tibet et au Sing Kiang, où la minorité islamique se bat contre lui les armes à la main. L’écharde ouïghoure coûte chaque année des dizaines de morts de part et d’autre.
Sing Kiang signifie nouvelle frontière : il n’a été définitivement annexé par Pékin qu’en 1884. Aujourd’hui encore, les huit millions de ouïghours, peuple altaïque anciennement nomade, y sont encore plus nombreux que les Hans.
Islam, langue turque, culture
Leur langue, proche du turc, leur culture, leur histoire ne les rapprochent nullement de la Chine, et, de 1933 à 1949, alors que celle-ci était déliquescente, ils ont repris leur indépendance en constituant le Turkestan oriental. La révolte populaire couve depuis le début des années quatre-vingt et s’enflamme régulièrement. L’écharde ouïghour infecte durablement l’Empire chinois. Les principales revendications sont religieuses, car, après avoir été notamment manichéens et nestoriens, ces nomades de type mongol se sont convertis à l’islam. Pour tâcher de les amadouer, Pékin a substitué un alphabet arabo-persan à l’alphabet latin. Mais le pouvoir central et les séparatistes indépendantistes sont engagés une lutte à mort. La répression est féroce, elle comprend des exécutions sommaires par balle, autant que le terrorisme : 29 Chinois ont été tués par des Ouïghours en gare de Kunming·