Le Billet : Empreinte Carbone : le scandale des pets de « pets »

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C’est un sujet si grave qu’il mériterait ce que les gens sérieux nomment un papier de fond, voire une série (nous n’en traiterons pas ici faute de place l’aspect économique). Un article universitaire publié par l’Académie nationale des sciences américaine établit que les Américains se trompent dans l’évaluation des actes qui aggravent ou au contraire allègent leur empreinte carbone, et donc sauvent ou tuent la planète. Ils s’épuisent à remplacer leurs ampoules à filament par des leds, choisir des programmes économiques pour leur lave-linge ou recycler leurs bouteilles, ce qui compte pour ainsi dire pour peanuts, alors qu’ils prennent l’avion, mangent de la viande et possèdent un chien – ce qui est terrible pour l’empreinte carbone. Les auteurs de l’étude listent quelques raisons de ce scandale et proposent quelques pistes, mais ne vont pas au fond du problème, sans doute aveuglés par la culture anglo-saxonne qui fait des animaux de compagnie (« pets » en anglais) le complément de toute famille qui se respecte. Reinformation.tv saisit ce problème à bras-le-corps.

 

Il faut obliger l’homme à évaluer son empreinte carbone

Pour Jiaying Zhao, qui enseigne la psychologie et le développement durable à l’Université de Colombie-Britannique, « les gens n’associent pas les “pets” aux émissions de carbone. Ce lien n’est pas clair dans l’esprit des gens ». C’est un premier point important. La pédagogie écologiste ne suffit donc pas, après plusieurs décennies de formatage. Cet échec doit nous alerter. Il est temps d’élaborer une hiérarchie officielle des actes qui augmentent l’empreinte carbone, avec un permis à points correspondant, associé à une échelle des peines pour les contrevenants graves, allant bien sûr jusqu’à la prison. Le juge devra se montrer sans indulgence dans le prononcé et l’application des peines, car des conflits d’intérêt peuvent frapper les meilleurs : ainsi par exemple, Jiaying Zhao lui-même, tout en dénonçant le phénomène, possède-t-il un chien et trois lapins. Sans doute nous explique-t-il, pour se justifier, que le chien ne pèse pour ainsi dire qu’indirectement sur l’empreinte carbone, par son alimentation : il mange de la viande, les bovins ruminent et flatulent, on déforeste l’Amazonie pour en faire un grand pâturage, etc. Et il nous propose une solution : « Je peux adopter 100 lapins », herbivores, moins dévastateurs pour la terre qu’un seul chien.

 

Distinguer entre pets et pets : la vache peut-elle être un pet ?

D’abord, ça se discute, parce qu’il suffit qu’un couple s’échappe et ils ravageront toutes les salades des environs. Mais surtout, cela établit une discrimination entre les « pets », un tel préférera un poisson rouge, tel autre un cochon, un gorille ou un python. Or, par malheur, c’est toujours l’homme qui choisit ! C’est toujours l’homme qui décide de l’existence ou de la non-existence d’un animal. Les animalistes n’ont pas réussir à rompre l’anthropocentrisme. C’est l’homme qui abat les troupeaux et fait commerce de canaris. Et si j’adopte une vache pour « pet », pourra-t-elle finir ses jours tranquille malgré ses pets qui dégagent du méthane ? A ce propos, le professeur Zhao croit s’acheter une conduite et réduire l’empreinte carbone de son chien « en lui donnant des sources de protéines moins carbonées, comme les fruits de mer et la dinde ». C’est créer de nouvelles difficultés. La première est socio-économique : tout le monde ne peut offrir du homard à son clébard. La deuxième est nutritionnelle : le changement de régime perturbe la digestion de nos amis à quatre pattes, je me suis renseignée sur les sites spécialisés.

 

Contre le scandale des climatosceptiques : gérer les pets par IA

Sans remonter à cette végan qui nourrissait son fennec de légumes (il a fini anorexique), l’effet le plus courant est une flatulence chronique et fétide, qui signale une émission de H2S, propre à provoquer des pluies acides. Le principe de précaution exige donc une action décidée, et coordonnée mondialement, contre le phénomène des « pets » en pleine croissance planétaire. Il faut prévoir un calendrier pour l’abattage massif et progressif des populations de « pets », en commençant par les chiens et les chats (qui mangent tout autant de viande). Pour améliorer la balance commerciale européenne, on pourrait les expédier en Chine, qui résout déjà le problème par la cuisine. En même temps, cela réduira la crise du logement et ça soulagera le porte-monnaie des Français touchés par le plan Bayrou : 61 % de nos compatriotes possèdent un pet et le nombre des pets est passé chez nous de 30 à 75 millions d’amis depuis 1976, cela coûte une fortune. Enfin, pour éviter que, comme d’habitude, d’inévitables climatosceptiques sentimentaux critiquent ces avancées écologistes, il conviendrait que la gestion de la crise des pets soit confiée à une Intelligence artificielle, parfaitement impartiale en la matière.

 

Pauline Mille