DRAME/FILM EXPERIMENTAL Enemy
Cinéma ♠

enemy
 
Enemy constitue une variation sur un thème proche du Double. Un homme obscur, globalement honnête, est confronté à l’apparition d’un sosie, qui, de manière injustifiée et injustifiable, lui, réussit. Là s’arrête toute ressemblance ; le Double est un fort bon film, Enemy est complètement manqué. La prétention artistique écrasante, et son parti-pris de lenteur systématique, parsemée de quelques visions absurdes à base de chimères humains-insectes et de scènes de bordels, tombent dans le ridicule. Toronto, lieu de l’action, est en outre une ville fort laide, faite d’immeubles hauts dépourvus de tout charme. Des scènes de sexe assez crues ponctuent le vide narratif. Si elles sont pensées pour réveiller le spectateur, elles y échouent. Donc beaucoup critiques désinformateurs ont crié au chef d’œuvre. Les deux hommes doubles finissent par échanger épouse et concubine, lesquelles à des détails intimes ou des variations de comportement s’aperçoivent de la chose, évidemment. L’acteur principal Jake Gyllenhaal développe un jeu excessif, qui pour ses deux personnages sonne plutôt, voire nettement, faux. Il y a là matière à un court-métrage, de mauvais goût très probablement, certainement pas un film long. Le mélange de prétentions esthétiques absurdes, d’indigence scénaristique, de vide fondamental ponctué de scènes chaudes, dont une avec femme enceinte, tout concourt à inviter l’homme de goût et le public catholique à éviter absolument Enemy.
 
Hector Jovien