Une enseignante catholique est menacée de se voir interdire définitivement l’exercice de sa profession au Royaume-Uni pour avoir refusé d’enseigner l’idéologie du genre à ses élèves dans l’école anglicane Bishop Justus à Bromley, Kent, qui l’avait licencié en mai 2022 pour « faute grave ». Glawdys Leger, 43 ans, a 12 ans d’expérience d’enseignement des langues étrangères modernes à son actif, mais cela ne suffit pas à l’époque du wokisme. La nouveauté, c’est que son affaire a été portée devant l’organisme britannique chargé de la « régulation de l’enseignement » (Teaching Regulation Authority ou TRA) pour lui donner une dimension nationale. La propagande LGBT est en passe de devenir obligatoire.
Ironie de notre époque : le licenciement avait été prononcé par l’Aquinas Church of England Education Trust – pauvre saint Thomas d’Aquin ! Motif invoqué : Mme Leger représenterait un risque pour le « bien-être émotionnel des enfants ». Des enfants de 11 et 12 ans… C’est ce même organisme qui l’a déférée devant la TRA, où elle a subi cette semaine une audience pour vérifier son aptitude à la pratique.
L’enseignante catholique refusait de faire de la propagande LGBT
En ouvrant la voie à la disqualification définitive de Glawdys Leger, l’instance anglicane « Aquinas » qui regroupe des écoles au sud-est de Londres a pris fait et cause pour un élève qui s’est dit « contrarié » par l’expression par son professeur de son point de vue sur les « LGBTQ+ ». Après que Mme Leger eut été contrôlée par le responsable de l’enseignement religieux de l’école en février 2022 – l’avis fut très positif mais ledit responsable lui avait demandé où était son cours sur les LGBT – cet élève l’avait accusée d’avoir dit en classe : « Dieu vous aimera à condition que vous ne soyez pas LGBTQ+. » Chose que le professeur dément avec véhémence.
Glawdys Leger avait reçu pour instruction d’utiliser du matériel pédagogique intitulé « Qui suis-je », qui présente aux enfants de 11 et 12 ans les différentes « identités sexuelles » – pansexuel, asexuel, intersexuel et transsexuel – et encourage ceux qui ne se reconnaissent pas dans ces catégories à agir comme leur « allié », « typiquement une personne qui n’est pas queer […] et qui soutient et défend la communauté queer ». Elle a cependant refusé de transmettre à ses élèves la propagande de l’idéologie du genre la plus dure.
Un film pro-queer pour les 11-12 ans dans une école anglicane
On lui a également imposé de montrer à ces jeunes élèves un film réalisé à la demande de l’association homosexualiste Stonewall : Fit, sur les jeunes « millennials » qui « ne sont pas ce qu’ils semblent être à première vue, avec des cœurs gays se cachant derrière des dehors rigides, et des enfants hétérosexuels s’exprimant de manière très queer ».
Lors d’une journée de formation du personnel, Mme Leger a dit avec franchise qu’elle ne croyait pas à l’idéologie transgenre, ajoutant que les chrétiens croient fermement que les relations sexuelles en dehors du mariage sont peccamineuses.
Cela a été retenu contre elle dans sa lettre de licenciement, qui affirmait que sa conduite était « contraire aux valeurs britanniques fondamentales en ce qu’elle manquait de tolérance à l’égard des personnes ayant des croyances différentes ».
De la tolérance pour sa croyance à elle, il n’y en a bien sûr aucune.
Au Royaume-Uni, une enseignante tient bon en invoquant sa foi
Glawdys Leger bénéficie du soutien du Christian Legal Centre. Celui-ci a déclaré à la presse que l’enseignante a affirmé au cours de son audition par la TRA qu’elle avait été « intimidée et malmenée en raison de ses convictions chrétiennes et de la manière dont elle les exprimait ». Elle se plaignait d’avoir été « traitée comme une criminelle ».
Elle ajoutait :
« J’ai beaucoup de compassion pour les personnes LGBT, en particulier pour celles qui souffrent de confusion sexuelle.
« Je ne peux cependant pas, en toute conscience, enseigner ou dire des choses que j’estime contraires à ma foi, par exemple dire que les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont bonnes et (ou) affirmer que les personnes souffrent de confusion de genre.
« Je suis certaine que je n’ai jamais manifesté, et ne manifesterai jamais, de haine ou de manque d’amour envers les personnes LGBT.
« La véritable compassion et le véritable amour consistent à être capable de dire la vérité aux gens, quelle que soit leur sexualité. Je ne ferais jamais de discrimination à l’encontre de qui que ce soit, mais l’école obligeait les enseignants à promouvoir, enseigner et célébrer ces questions, ce que je ne pouvais pas faire.
« Pour les chrétiens, il est important de rester un allié de Dieu plutôt que d’être un allié de choses qui vont à l’encontre des lois et des commandements de Dieu. »
Mme Leger accuse encore l’école anglicane de réduire au silence ceux qui ne sont pas d’accord avec l’idéologie du genre :
« De plus en plus, il est devenu évident que tous les aspects chrétiens de l’école n’étaient qu’une façade.
« Sous le masque se cachaient des convictions politiques et éthiques totalement contraires aux croyances chrétiennes sur ces questions, promues dans les assemblées et dans les classes à l’insu des parents.
« Ce qui m’est arrivé est extrêmement préoccupant pour tout enseignant chrétien et tout parent ayant un enfant scolarisé dans une école de l’Eglise d’Angleterre.
« Le message de l’école Bishop Justus et de la TRA, en intentant cette action, est que les enseignants chrétiens ne doivent pas seulement garder le silence sur leurs convictions, mais qu’ils doivent promouvoir activement l’idéologie LGBT, sous peine de perdre leur carrière. »
Un dernier paradoxe ? Mme Leger est une femme de couleur, et l’Aquinas Trust célèbre justement en ce mois d’octobre le « Mois de l’histoire noire », le thème de 2023 étant : « Pour saluer nos sœurs. » Il y a comme un raté.