C’était la première visite au Vatican, depuis 59 ans, d’un chef d’État turc. Hier, lundi, le pape François a longuement reçu, pendant près d’une heure, le président Recep Tayyip Erdogan.
 
A été évoquée, entre autres sujets, la question du statut de Jérusalem, sur laquelle Erdogan savait trouver un allié en François. Qu’importe si le président turc se présente comme le champion de la cause palestinienne et que le Saint-Siège y voit plus globalement une menace pour la paix, leurs avis convergent et Erdogan n’a pas manqué de le souligner.
 
« Nous sommes tous les deux pour la défense du statu quo » avait-il répété à la Stampa la veille. Et il a remercié publiquement le pape d’avoir, début décembre 2017, contesté la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem en tant que capitale d’Israël. Contestation suivie d’ailleurs par l’Assemblée générale des Nations unies, comme il s’est plu à le faire remarquer.
 
N’empêche qu’on doute que l’importance de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient soit l’objectif numéro 1 d’Erdogan. Depuis le 20 janvier, se déroule l’opération « Rameau d’olivier » dirigée contre
 
les combattants kurdes des YPG : l’enclave d’Afrine, au nord-ouest de la Syrie est pilonnée par les frappes aériennes, et les blessés affluent dans les hôpitaux.Pour autant, aucune référence n’a été faite à la question kurde lors de la rencontre.
 
François lui a juste remis un médaillon représentant un ange étranglant le démon de la guerre, « le symbole d’un monde basé sur la paix et la justice », a-t-il dit.