La mémoire politique d’un peuple est courte, ce n’est un secret pour personne et certainement pas pour ceux qui briguent mandat sur mandat, tout en trahissant allègrement la volonté du peuple et le Bien commun. Aujourd’hui, c’est l’Espagne qui pourrait retomber dans l’erreur du marxisme, alors que le nouveau parti politique, Podemos, décrit par beaucoup comme communiste, pourrait prendre le contrôle du pays en décembre prochain, lors des élections générales. Communistes et autres représentants de l’extrême gauche promettent le retour des aides sociales massives à des populations qui souffrent sans récupérer les dividendes de l’« austérité » imposée par l’Union européenne et autres instances internationales pour régler le problème de la dette.
L’Espagne va-t-elle élire un disciple du communiste Hugo Chavez ?
La dernière en date est donc l’Espagne. Les radicaux de gauche ont remporté les élections municipales dans de très nombreuses grosses villes. La version espagnole de Syriza – parti radical de gauche en Grèce – s’appelle Podemos et sa tête est Pablo Iglesias, « disciple » du dictateur Hugo Chavez porté par l’impopularité croissante des partis de centre droit.
Il est possible que Podemos puisse former le premier gouvernement communiste d’un pays d’Europe de l’Ouest.
Apparemment, les Espagnols ne savaient même pas ce que le parti Podemos pouvait, et voulait, faire lorsqu’ils ont massivement voté pour lui aux dernières élections municipales. C’est le Premier ministre Mariano Rajoy qu’ils voulaient sanctionner, pensant sans doute que rien ne pouvait être pire.
Le soir des élections, une fois les votes exprimés, la phrase la plus cherchée sur Google en Espagne était celle-ci : « Programme politique de Podemos pour les élections municipales »…
Le Daily Beast ironise : « Les électeurs ont découvert qu’ils avaient massivement soutenu une coalition d’extrême-gauche qui promet plus de dépenses gouvernementales, de nouvelles taxes municipales, le logement gratuit pour tous, l’eau et l’électricité gratuite pour les ménages qui ne peuvent payer, et des sanctions contre la spéculation immobilière. Le parti prévoit également de favoriser les petites entreprises et d’imposer des restrictions à l’activité des grandes ; il veut faire des villes des zones d’accès libres aux animaux et mettre en place des crédits fonciers publics pour l’agriculture écologique… »
Le parti communiste Podemos bénéficie des échecs successifs du centre-droit et des socialistes
L’ascension de Podemos a été fulgurante. Créé en janvier l’année dernière, le parti a réussi l’exploit de devenir, en moins de 18 mois, la seconde force politique en Espagne – résultat du rejet de l’alternance entre les socialistes et le centre droit depuis la restauration d’un gouvernement démocratique, en 1978.
La situation économique de l’Espagne est dramatique, et le jeune leader communiste a bénéficié de sa « virginité » politique et de l’impression qu’ont désormais les Espagnols que rien ne pourra être pire que ce qu’ils vivent aujourd’hui. On ne refait pas l’histoire…
Beaucoup de Russes ou d’Allemands pensaient que rien ne pouvait être pire que le Tsar ou la république de Weimar : ils ont eu Lénine et Hitler.
Il est impossible de savoir dans quelle mesure Pablo Iglesias appliquera un programme marxiste. Mais ses engagements laissent craindre le pire. La conférence fondatrice du parti s’appelait « l’Assemblée des citoyens ». L’ancien élève d’Hugo Chavez était membre par ailleurs des Jeunes communistes d’Espagne et plusieurs vidéos le montrent en train de chanter l’Internationale communiste. Et le voilà en mesure de devenir le prochain Premier ministre espagnol.
L’Espagne a oublié son passé et la persécution des chrétiens…
Mais cet homme « sans passé politique » est en train de ressusciter le passé politique de l’Espagne. Celui d’avant la Guerre d’Espagne… L’Espagne était alors gouvernée par une coalition républicaine de communistes, socialistes et autres mouvances de gauche partiellement dirigées par la police soviétique. Ce front populaire radical exigeait la renonciation à la foi catholique pour bénéficier du mariage civil. Puis ce furent les massacres en haine de la foi : les milliers de prêtres et religieuses torturés et assassinés pendant la Terreur rouge, pour n’évoquer que ceux-là… La victoire du général Franco à fin de la Guerre d’Espagne allait mettre fin à ces persécutions, mais on ne se souvient que de la « dictature » qui suivit.
« Ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter », écrivait le philosophe espagnol George Santayana. Sa patrie pourrait s’en souvenir trop tard.