Espagne : Sanchez déterre Franco et la hache de guerre civile

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Le nouveau premier ministre espagnol, l’apparatchik mondialiste Pedro Sanchez, va exhumer Franco de la Valle de los Caidos, le monument aux morts de la guerre d’Espagne. Ce faisant, il déterre la hache de guerre contre l’Espagne traditionnelle et rallume la guerre civile. Par idéologie.
 
En 1942, alors que, par de patientes négociations, Franco tenait Hitler loin de l’Espagne et l’Espagne loin de la guerre, épargnant aux Espagnols une deuxième saignée après celle de la guerre civile, il lançait la construction de la Valle de los Caidos, la vallée des tombés au combat, gigantesque monument élevé à la réconciliation des morts et des vivants nationalistes ou républicains. L’ossuaire fut terminé en 1958. Il a rempli sa fonction. Réunis par leurs morts, les Espagnols se sont réconciliés dans la paix, franquistes et anti-franquistes. Mais c’est une abbaye placée sous une croix immense, et Sanchez est le premier ministre d’Espagne intronisé sans Bible ni Crucifix, à sa demande expresse.
 

Sanchez : pas un foudre de guerre, un apparatchik modèle

 
Il appartient à cette poignée d’idéologues toujours avides de rouvrir de vieilles querelles à des fins politiques, et habiles à actionner les médias à cet effet. Dans son projet de déterrer Franco, derrière l’homme, il y a un mythe et un processus révolutionnaire.
 
Commençons par l’homme, Pedro Sanchez. Le nouveau premier ministre espagnol n’a presque jamais été élu. C’est rare chez un chef de gouvernement. Il a été deux fois député, suppléant monté en grade. Apparatchik socialiste sans saveur particulière (un peu comme Hollande), il a été choisi pour cela secrétaire général du PSOE, avec 48 % des voix. Il n’a pas mené son parti à la victoire électorale. En 2016, aucune majorité ne se dessinant, le roi Felipe lui confie la tâche de former un gouvernement. Il échoue. En 2018, toujours minoritaire, il convainc quinze partis de voter une motion de censure contre Mariano Rajoy, pseudo-conservateur décevant et usé. Elle passe, il est premier ministre.
 

Un panier de crabes anti-Espagne amateurs de guerre civile

 
Son programme ? Séduire tous les non. Il est basque et catalan friendly. Il a pris pour ministre de la culture un présentateur télé ouvertement homosexualiste, qui a dû démissionner quelques jours après sa nomination pour fraude fiscale. On peut tout faire avec lui, sauf toucher à la « stabilité budgétaire ». Car, si ce n’est pas un élu démocratique, c’est un choisi oligarchique. C’est un pur-sang de l’écurie européo-mondialiste. Il a commencé par faire ses études à l’ULB à Bruxelles puis à New-York. En 1996, il suit en tant que chef de cabinet le diplomate espagnol Carlos Westendorp, haut représentant de l’ONU en Bosnie Herzégovine, puis en 1998 il est attaché parlementaire de la députée européenne espagnole Barbara Duhrkop. Premier ministre, il se présente comme « européiste ». Il a choisi Borell, ancien président du parlement européen, pour ministre des affaires étrangères, et pour ministre de l’économie Nadia Calvino, ancienne directrice du budget de la Commission européenne.
 

Sanchez, synthèse maçonnique des mondialistes et altermondialistes

 
D’un autre côté, il a œuvré avec constance pour un rapprochement du PSOE avec Podemos. En d’autres termes, entre les mondialistes du parti socialiste et les altermondialistes de l’extrême gauche. Podemos est ce ramas de radicaux qui a réussi en Espagne à capter la colère populaire engendrée par les folies du mondialisme et de l’Europe de Bruxelles, comme Tsipras l’a fait en Grèce, comme Cinq étoiles l’a à moitié réussi en Italie, et comme les Indignés, Nuit Debout et la France insoumise ont rêvé de le faire. Quelles que soient les critiques fondées que l’on puisse porter contre la Ligue en Italie et le Front national en France, il faut porter à leur actif qu’ils ont empêché, dans leurs pays respectifs, cette captation de l’insurrection contre le système par le système lui-même. Sanchez, ancien étudiant de l’ULB maçonne, est la figure souriante et molle de la fusion entre mondialisme et altermondialiste. Iglesias et Podemos l’assurent d’ailleurs d’un soutien sans participation au coup par coup.
 

Sanchez offre l’Espagne à la hache de l’invasion et du déclin

 
L’essentiel à leurs yeux est de « répondre aux défis actuels », c’est-à-dire aller dans le sens de la Révolution. L’autre projet urgent de Sanchez est d’ôter les barbelés qui entourent les enclaves de Ceuta et Mellila au Maroc, et de rétablir la gratuité complète des soins médicaux pour les immigrés clandestins.
 
Déterrer Franco entre dans cette stratégie. Il s’agit de diviser artificiellement les Espagnols, selon le schéma marxiste classique, afin qu’ils ne constituent pas de front commun contre l’invasion et la révolution mondialiste. A cette fin, Sanchez s’appuie sur le mythe historique des gentils républicains opposés aux assassins fascistes de l’ignoble Franco. La presse française l’y aide dans le moindre détail, jusqu’à prétendre que des prisonniers républicains seraient morts en construisant la Valle de los caïdos, et en niant la réalité de la réconciliation espagnole.
 

Franco incarne le mythe du mauvais fasciste et du bon gauchiste

 
Il faut rappeler deux ou trois évidences historiques à ce sujet. C’est le président républicain qui a causé la guerre civile espagnole en refusant d’appliquer la constitution. Les massacres furent importants, de part et d’autre, mais les républicains avaient commencé plusieurs années avant, notamment en pays basque, contre l’Eglise. Et ils se tuaient entre eux, anarchistes contre staliniens. Franco eut le mérite de savoir finir la guerre, ce que ne firent pas les républicains accueillis en France, qui profitèrent de leur statut de réfugié pour faire de l’agitation politique. Ils y traînèrent leur haine et leurs obsessions et, à la fin de la seconde guerre mondiale, se livrèrent à d’odieuses exactions contre la population française. Franco, son camp le lui a assez reproché, a aussi, en restaurant les Bourbons, assuré la transition de l’Espagne vers la démocratie.
 

Une guerre civile éternelle pour que rien ne change au système

 
Tout cela, la gauche et l’extrême gauche espagnoles réunies sous la houlette de Sanchez font mine de l’oublier pour relancer une guerre civile mentale et détourner l’énergie qui s’exercerait naturellement dans une insurrection contre le système. L’épouvantail fasciste, opium du peuple habituel, détourne l’attention des masses endormies que l’on offre à la hache de l’invasion, comme le montre l’affaire de l’Aquarius, accueilli à bras ouverts au nom de la solidarité européenne par Sanchez. Celui-ci, utilisant la coutumière inversion marxiste, prétend agir pour la « réconciliation » et contre les « symboles qui divisent les Espagnols ». Echenique, ponte de Podemos, parle même de « dictateur génocidaire » à propos de Franco, ce qui est une nouveauté. Il faut toujours du nouveau pour que rien ne change, que le fasciste demeure le seul mauvais, et que la propagande communiste demeure au-dessus de tout soupçon. Pendant ce temps, Lénine repose tranquille dans son mausolée, seul, juste à jamais aux yeux de Sanchez et des siens, sans avoir jamais eu l’idée de réconcilier Blancs et Rouges.
 

Pauline Mille