L’Etat va aider EDF à augmenter son capital

Etat EDF augmenter capital
 
EDF a annoncé vendredi une série de mesures pour renforcer sa structure financière, dont une augmentation de capital de quatre milliards d’euros. L’Etat, qui détient quelque 85 % de l’électricien public, a annoncé être prêt à soutenir l’entreprise en participant à hauteur de trois milliards à cette future recapitalisation.
 
Dans un communiqué, EDF précise aussi qu’il compte céder pour environ dix milliards d’euros d’actifs à l’horizon 2020 afin d’améliorer sa situation financière, quelque peu entamée dans un contexte actuel de chute des prix de l’électricité.
 

EDF doit augmenter son capital

 
Parmi les éléments envisagés, EDF compte notamment ouvrir le capital de sa filiale RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, d’ici l’été avec pour objectif de mettre l’opération en œuvre avant la fin de l’année.
 
Par ailleurs, le groupe compte ramener ses investissements à 10,5 milliards d’euros en 2018, ce qui constituerait un recul de près de deux milliards par rapport à 2015. Pour autant, en intégrant ses activités régulées, EDF devrait investir entre 12,5 et 13,5 milliards d’euros par an au cours des trois prochaines années.
 
Au cours du conseil d’administration qui a pris ces diverses décisions, celle de mener à bien un investissement prévu de 23 milliards d’euros dans le projet d’EPR britannique d’Hinkley Point a en revanche été reportée, du fait essentiellement de son coût. La décision pourrait néanmoins intervenir à la rentrée.
 
Toujours dans le souci de conforter sa situation financière, EDF souhaite renforcer son programme d’économies à hauteur d’au moins un milliard d’euros en 2019 par rapport à 2015, après avoir déjà réduit ses coûts d’environ 300 millions l’an passé.
 

L’Etat va mettre la main à la poche

 
De son côté, afin d’aider au financement de l’augmentation de capital prévue d’ici la clôture des comptes 2016, l’Etat utilisera notamment les recettes attendues des ouvertures de capital des aéroports de Nice et de Lyon et de possibles nouvelles baisses de participations dans des groupes dont il est actionnaire, précise-t-on de source gouvernementale.
 
Le gouvernement avait cependant promis mercredi que la vigilance de l’Etat français envers EDF serait « totale », après une réunion qui s’est tenue à l’Elysée pour évoquer la situation financière du groupe, avec une attention toute particulière sur la question de l’investissement d’Hinkley Point.
 
Que l’Etat surveille de près la situation financière d’un groupe dont il est actionnaire à 85 % n’a rien que de très normal, même si l’on peut s’interroger sur le lien qu’il pourrait y avoir entre cet actionnariat et l’état actuel du groupe. En revanche, on ne peut que s’interroger sur cette promesse de trois milliards d’un actionnaire, l’Etat, qui est lui-même dans une situation financière catastrophique. Il est vrai que lui peut avoir recours, pour combler ces difficultés, à un actionnariat un peu particulier qui s’appelle le contribuable…
 

François le Luc