Il est courant d’entendre les défenseurs de l’avortement clamer que l’avortement doit être « rare », à l’instar de Bill Clinton qui parlait systématiquement de la nécessité d’un accès à l’avortement « sûr, légal et rare ». Mais une militante pro-choix a vendu la mèche, discrètement, il y a quelques années, en affirmant que les avortements ne sont pas assez nombreux.
Si les pro-choix mettent en avant une volonté de rendre le recours à l’avortement « rare », c’est que cela les fait passer pour modérés et permet d’attirer ceux qui auraient des hésitations personnelles. Ce faisant ils reconnaissent, qu’ils le veuillent ou non, que la question de l’avortement les met mal à l’aise, comme c’est le cas pour la plupart.
Mais s’ils répètent que l’avortement devrait rester un dernier recours pour les femmes, les politiques qu’ils soutiennent, à savoir l’avortement sans aucune restriction, encouragent en réalité la banalisation des avortements, et l’augmentation de leur nombre.
Aux Etats-Unis, les militants pro-choix affirment souvent que l’avortement doit être « rare »
Une réponse possible à la rhétorique de l’avortement « sûr, légal et rare » de ceux qui se prétendent « pro-choix » est de leur demander pourquoi l’avortement devrait être rare. S’il s’agit d’une opération anodine, alors pourquoi se soucier de ce qu’il y ait 1.000, 3.000 ou même 50.000 avortements par jour ? Si l’avortement est anodin, comment serait-il en même temps grave ? Pourquoi devrait-il être rare ?
Voilà qui les met devant leurs contradictions, car il est impossible de justifier la rareté l’avortement autrement que par la gravité de l’acte…
Tous, cependant, n’ont pas cette rhétorique trompeuse. Il en va ainsi de la militante Aimée Thorne-Thomsen. Dans un article publié avec une certaine discrétion en 2010 mais récemment déniché par LifeNews, Aimée Thorne-Thomsen ose affirmer qu’il y a « trop peu » d’avortements.
Selon Aimée Thorne-Thomsen, militante pro-choix, les avortements ne sont « pas assez nombreux »
« Si ces 1,21 million d’avortements (chaque année) sont seulement pratiqués sur des femmes qui peuvent avoir accès à l’avortement financièrement, en raison de leur localisation géographique ou tout autre facteur, alors ce chiffre est trop bas. Oui, trop bas. Si c’est le cas, quelle est la réponse juste ? Comment soutenir le mieux possible les femmes et leur santé reproductive ? Sommes-nous prêts à admettre que l’augmentation du nombre d’avortements peut être bon non seulement pour la santé des femmes, mais peut également être moral et juste ? Nous disons que nous nous préoccupons des femmes et nous voulons qu’elles aient toutes accès aux informations, aux services et aux ressources nécessaires pour prendre la meilleure décision possible pour elles et leurs familles. C’est au cœur de la justice reproductive. Non pas réduire le nombre d’avortements. Sûr, oui. Légal, absolument. Rare, ce n’est pas le sujet », écrivait-elle.
A l’inverse, les mouvements pro-vie proposent un accompagnement de la douleur, des peurs ou des angoisses des femmes qui se posent la question de l’avortement. Elles partent du principe que ces femmes ont besoin d’espoir, de conseils et d’aide pour assumer leur grossesse. Les pro-choix, en revanche leur proposent à la place la mort de leur propre enfant…