États-Unis : 1.037 réfugiés syriens en mai, mais seulement 2 chrétiens…

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En septembre dernier, le secrétaire d’État John Kerry avait annoncé que les États-Unis étaient disposés à accueillir 100.000 réfugiés d’ici à l’année 2017, essentiellement des Syriens. Le secrétariat d’État avait alors fourni une liste de plus de 300 agences, réparties dans 190 lieux, autorisées à aider les candidats au départ pour les États-Unis. Sur ces quelque 300 agences, 215 étaient gérées par des organisations chrétiennes. Toutefois, le secrétariat d’État allait privilégier les réfugiés enregistrés auprès du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies.
 

Peu d’empressement des États-Unis à recevoir des chrétiens syriens

 
Selon des chiffres qui viennent d’être révélés par le site conservateur et indépendant CNS News, mais compilés à partir de ceux du centre de traitement des données sur les réfugiés du département d’État (State Department Refugee Processing Center), les services du “catholique” John Kerry semblent manifester bien peu d’empressement à accorder des visas aux chrétiens syriens…
 
Ainsi, pour le mois de mai écoulé, le secrétariat d’État a accordé 1.037 visas à des réfugiés syriens : 1.035 à des musulmans et… 2 à des chrétiens (soit 0,19 % !). Et ce mois n’a rien d’exceptionnel. Depuis le début de l’année, le département d’État a accordé en tout 2.099 visas à des réfugiés syriens : 2.043 à des musulmans sunnites, 30 à des musulmans shiites, 10 à des musulmans appartenant à une autre secte, 10 à des Yézidis et… 6 à des chrétiens !
 
En tout et depuis que le conflit a éclaté en Syrie, les États-Unis ont accueilli sur leur sol 4.646 réfugiés syriens dont 4.422 musulmans sunnites (95,1 %) mais seulement 60 chrétiens, soit 1,3 % du total des réfugiés syriens. Un pourcentage disproportionné lorsqu’on sait que les chrétiens représentaient, avant le début de la tragédie, 12 % de la population syrienne.
 

Le rôle négatif joué par le HCR

 
Quelque 5 millions de Syriens sont désormais enregistrés par les agences du HCR en tant que « personnes relevant de ses compétence ». Mais comme le HCR l’a reconnu, dès 2013, notamment sur la situation des réfugiés syriens au Liban, les membres de minorités religieuses refusent de s’inscrire dans ses agences par crainte des persécutions dans ses camps de réfugiés où les musulmans sont prédominants. Les associations d’aide aux chrétiens syriens préfèrent éviter les camps du HCR et organiser l’hébergement dans des structures ecclésiales. Mais comme le gouvernement étatsunien s’appuie sur les recommandations du HCR pour entamer le processus d’acceptation de demande de statut de réfugiés, on comprend que les chrétiens soient désavantagés. Et les pourcentages que nous avons signalés plus haut le démontrent d’abondance.
 

Adam Villiers