Se laisser « évangéliser » par les musulmans : Mgr Ilario Antoniazzi, évêque de Tunis, prêche l’enfouissement du christianisme au synode

evangeliser musulmans Mgr Ilario Antoniazzi eveque Tunis synode
 
Evêque en pays musulman : Mgr Ilario Antoniazzi, représentant de la conférence des évêques d’Afrique du Nord et archevêque de Tunis, a voulu partager son expérience au synode sur la jeunesse qui se tient actuellement à Rome. Les chrétiens, a-t-il dit, doivent se laisser « évangéliser » par les musulmans. Cela leur apprend la tolérance, l’amitié et la coopération…
 
Son intervention concernait les diocèses de Libye, de Tunisie, d’Algérie et du Maroc qui sont aujourd’hui « florissants » selon lui parce que de nombreux jeunes catholiques d’Afrique subsaharienne y passent désormais, soit pour y faire des études universitaires, soit dans l’attente d’une occasion de migrer vers l’Europe.
 
On aurait pu imaginer que cette arrivée de jeunes fidèles du Christ puisse être saluée comme une occasion de faire mieux découvrir la foi catholique aux populations locales, musulmanes dans leur immense majorité. Mais non. Il leur faut vivre leur propre foi catholique dans la discrétion, l’enfouissement, l’écoute des musulmans sur place.
 

Mgr Ilario Antoniazzi, évêque de Tunis, parle au synode de la nécessaire « discrétion » des chrétiens en pays d’islam

 
« Ces jeunes gens ont donné de la vitalité et de la joie à nos églises et les ont aidées à mûrir spirituellement, en devenant “l’église de la rencontre”, “ l’église de l’accueil” et de l’écoute », s’est réjoui Mgr Antoniazzi. Tout un vocabulaire convenu qui s’assortit d’une mise en garde : les chrétiens sont une minuscule minorité en Afrique du Nord, ils doivent vivre leur foi avec « une grande discrétion » parmi une majorité musulmane qui les considère souvent comme des « infidèles, des incroyants ou pire ». Tiens donc !
 
Cette candeur n’empêche pas l’archevêque de dire qu’en se laissant « évangéliser par leurs frères musulmans, ce qui veut dire apprendre leur culture et leur religion », ils apprennent la tolérance, l’amitié et la coopération essentielle à la construction d’une société paisible.
 
L’incohérence du propos atteint des degrés inimaginables. Une religion qui considère de manière aussi hostile les croyants de la vraie foi, qui les méprise (quand elle ne les persécute pas) serait donc parfaitement placée pour apprendre la tolérance et la fraternité aux minorités qui rasent les murs ?
 

Evangéliser les musulmans ? Non, se laisser évangéliser par eux pour découvrir la « tolérance »

 
Mais si vous pensez cela, très logiquement il faut le dire, c’est que vous n’y êtes pas du tout. Mgr Antoniazzi a déclaré sans rire : « Nos jeunes gens découvrent ainsi que les différentes religions ne sont plus un obstacle insurmontable mais deviennent un chemin différent vers le Dieu unique que nous adorons tous. »
 
Sans rire, parce qu’il n’y a rien de plus urgent dans notre monde lancé à grande vitesse sur la voie de la globalisation que d’atteindre ce syncrétisme religieux qui abolit les différences et permet et une fraternité sans père.
 
Ce syncrétisme cherche la vérité partout sauf là où elle se trouve dans sa plénitude absolue, dans le Christ qui est, seul, Voie, Vérité et Vie.
 

Jeanne Smits