Burgos : un prêtre arrêté après avoir pratiqué 13 séances d’exorcisme sur une mineure anorexique

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A Burgos, au nord de l’Espagne, le prêtre exorciste Jesús Hernández Sahagún a été arrêté sur injonction d’un juge, pour avoir pratiqué 13 séances d’exorcisme sur une jeune fille mineure. Anorexique, elle avait fait une tentative de suicide.
 
Exorciste officiel de la ville voisine de Valladolid, le prêtre est poursuivi pour violences envers une femme ayant entraîné des blessures, et mauvais traitements.
 

Un prêtre arrêté après la tentative de suicide d’une mineure qui avait subi un exorcisme

 
Les événements datent de 2012, époque où la jeune fille a commencé à souffrir d’anorexie. Selon le journal espagnol El País, ses parents, très croyants, étaient alors convaincus que leur fille était possédée par le démon, ce qui les avait poussés à faire appel à l’exorciste diocésain.
 
Le journal raconte à gros traits les séances d’exorcisme : la jeune fille est ligotée, des crucifix disposés au dessus de sa tête. Le scénario – à le supposer rapporté avec exactitude – est impressionnant, spécialement pour une adolescente.
 
Peu après le début de ces séances, la jeune fille tente de se suicider. Sur plainte déposée par ses oncles et tantes, une enquête est ouverte.
 
Les parents de la jeune fille affirment alors devant la justice que l’exorciste était au courant de tous les traitements médicaux de la jeune fille mais qu’il avait toujours rassuré les parents : l’exorcisme n’interférerait jamais avec le traitement médical, à propos duquel il avait cependant émis quelques critiques.
 

L’archevêque de Burgos affirme que la tentative de suicide n’est pas une conséquence de l’exorcisme

 
Dans un entretien accordé à El Mundo en décembre dernier, Jesús Hernández Sahagún a défendu ces 13 séances d’exorcisme, expliquant que la jeune fille était réellement « possédée par le démon ». L’archevêque de Burgos l’a soutenu, affirmant que « la tentative de suicide de la jeune fille n’était pas le résultat des séances d’exorcisme pratiquées ». Mgr Francisco Gil Hellín prenait par la même occasion la défense de la pratique de l’exorcisme, « une pratique religieuse maintenue comme une partie de la tradition de l’Eglise, un droit accessible à tous les fidèles ».
 
Une forme de charité plus nécessaire que jamais si l’on en croit les chiffres : il existe actuellement 15 prêtres autorisés par l’Eglise à pratiquer des exorcismes en Espagne, et une équipe d’exorcistes a même été envoyée à Madrid en 2013, afin de combattre une « augmentation sans précédent du nombre de possessions démoniaques ».