New York met à la disposition du public jusqu’au 5 septembre des images de la ville recouverte par l’océan, conformément aux prévisions climatiques. On pourrait tenter à Paris une expérience de réalité augmentée analogue sur la submersion que laisse prédire la montée des migrations.
L’avantage des grandes vacances, c’est qu’on peut revenir sur des détails de l’actualité que l’abondance d’informations oblige ordinairement à passer sous silence. Ainsi cette expérience d’art conceptuel lancée par la ville de New York le dix juillet. Au cours d’une solennelle représentation multimédia, l’artiste contemporain Mel Chin a procédé à la submersion de Times Square à Manhattan. Sur leur smartphone, les visiteurs pouvaient admirer en trois dimensions des hologrammes de bateaux et animaux marins évoluant au-dessus de leur tête. En particulier Wake, une coque de bois de dix-huit mètres échappée d’un naufrage, avec à son bord l’effigie animée de Jenny Lind, cantatrice suédoise du XIXème dont Berlioz appréciait la voix d’or.
La submersion de New York, expérience du changement climatique
L’illusion était donnée par un film de « réalité augmentée » long de six minutes animé par Microsoft. Selon Chin, l’intérêt de la réalité augmentée est de permettre au visiteur de voir, en surimpression de la réalité qui l’entoure, des formes virtuelles, via son smartphone.
C’est un concept intéressant, car cela peut être un moyen très simple de mensonge. Le but de cette expérience de submersion virtuelle, intitulée Dérive, est selon Chin de faire toucher des yeux la situation des quartiers inondables de New York en cas de montée des océans. Plus précisément, Chin a fondé sa réalité augmentée sur les prévisions faites par les autorités locales sous l’autorité du GIEC, qui prévoient une élévation du niveau des eaux d’un mètre quatre-vingt entre 2015 et 2100. Autrement dit, Dérive est une pédagogie du changement climatique. Autrement dit encore, si celui-ci n’est qu’un mythe, la submersion artistique de New York est une propagande mensongère. Une manipulation terroriste des mentalités populaires.
Paris, ou la réalité augmentée de la submersion migratoire
C’est exactement ce que les bien-pensants reprochent aux populistes de faire en matière de submersion migratoire. C’est pourquoi il serait amusant de procéder à une expérience semblable, à Paris par exemple, avec la montée non pas des eaux mais des populations immigrées. On partirait de données plus sérieuses que les modélisations mathématiques du GIEC, on partirait de mesures vérifiables : entrées des migrants, estimations des clandestins grâce aux diverses aides sociales, statistiques des naissances, etc… Anne Hidalgo connaît suffisamment d’artistes conceptuels pour organiser un son et lumière multimédias génial à Paris. On verrait évoluer en réalité augmentée sur son smartphone les rues transformées en poubelles, les campements, les rats, les voies publiques réservées à la prière ou interdites aux femmes, les agressions sexuelles, les pillages, les attaques contre la police et les pompiers. Ce serait tout à fait charmant. Mais avec le coût de la vie qui augmente et les JO de 2024, Paris devra peut-être en faire l’économie. Ce n’est pas grave. Avec la réalité tout court, le spectacle n’est déjà pas mal et le public n’a pas besoin du GIEC pour comprendre la submersion en cours.